vendredi 9 avril 2010 - 09:00

Thème 3 - Paysage identitaire, paysage patrimonial

Sous-thème : 3.2 - Paysage et identité

Chapitre : Paysage, élément de construction d'une identité

Titre : Le paysage de haute montagne. Un patrimoine culturel des Pyrénées

Président : PELLETIER Monique, conservateur général honoraire des bibliothèques

Aborder la question du patrimoine de haute montagne dans les Pyrénées nous renvoie dès le prime abord à l’aspect naturel des choses et à la place que la nature occupe dans l’imaginaire collectif et les représentations de ce type de paysage. La nature a ici la meilleure des places, associée à des valeurs esthétiques héritées de la fin du XVIIIe siècle. L’idée que l’on se fait aujourd'hui des paysages de haute montagne dans notre société occidentale s’inscrit dans ce schéma de représentations. Ce modèle élève la haute montagne au rang d’ « archétype de beau paysage naturel ». L’image la plus répandue est celle d'un « espace naturel sauvage ». Une « sauvageté » qui garantirait l’authenticité et la beauté de ces paysages des hautes altitudes. Dans ce modèle paysager, le seul patrimoine reconnu est le patrimoine naturel. Il est dans la majorité des cas au cœur des préoccupations des mesures de protection et le principal argument, avec l’aspect pittoresque, de classement des sites et des paysages. Pourtant, sans nier le caractère naturel de la haute montagne, la réalité a toujours été autre. C’est un espace fortement anthropisé. Cette affirmation peut paraître au premier abord comme une évidence. Elle est pourtant controversée dans notre culture par des préjugés empreints, selon l’expression de l’anthropologue Philippe Descola, d’un certain « réductionnisme écologique » vivace qui oppose l’homme à la nature, voire l’en exclut. En se basant sur les actions d’aménagement de la haute montagne pyrénéenne avec l’histoire des refuges et l’équipement hydroélectrique, l’objet de cette communication vise à clarifier ce décalage entre les représentations paysagères et la réalité de manière à rétablir la valeur historique et culturelle des paysages de haute montagne.

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M. Jean-François RODRIGUEZ, Doctorant en géographie de l'environnement, Membre du Centre de recherche sur l'histoire et la culture du paysage (CEPAGE)