136e congrès, Perpignan, 2011 - Faire la guerre, faire la paix

vendredi 6 mai 2011 - 09:00


II. La paix et la guerre comme processus

Sous-thème : II.D. Sortir de la guerre

Chapitre : 3. Aspects politiques de la sortie de guerre

Titre : Décomposition et recompositions territoriales liées aux conflits en république du Congo

Président : BART François, membre élu du conseil du Comité national français de géographie, président de la Commission de géographie des espaces tropicaux

Après dix ans de guerres civiles (1993-2003) ayant fortement touché Brazzaville et les zones rurales du Sud du pays, la république du Congo cherche à se reconstruire. Si les guerres sont la principale cause des évolutions territoriales, des stratégies d’acteurs sont également à l’œuvre, et ces territoires chamboulés par les conflits sont au cœur de nombreux enjeux de recompositions sociales, économiques, voire politiques.
Reconstruction publique :
la reconstruction est symbolisée par la « municipalisation accélérée », action de redistribution fortement liée à la présidence de la république, qui concerne chaque année un département. Or, cette reconstruction a débuté dans des villes et territoires périphériques aux conflits, alors que les départements les plus touchés ne sont pas encore programmés. On est dans une stratégie géopolitique qui est en inadéquation avec les besoins territoriaux.
Recompositions territoriales :
alors que les anciennes zones agricoles du bassin vivrier de Brazzaville ont été fortement touchées et dépeuplées par les guerres, de nouvelles terres sont colonisées par des « déplacés » des zones de conflits et par la bourgeoisie urbaine. L’implantation des migrants est à l'origine de mutations des droits fonciers traditionnels au profit de l’appropriation individuelle, et de la surexploitation des écosystèmes.
Jeux d’acteurs :
ce sont les organismes internationaux et les ONG, mobilisés pour la mise en œuvre de programmes post-conflit, ainsi que des investisseurs internationaux dont le retour est spectaculaire (multinationales minières, forestiers) qui financent routes, équipements ruraux, tendant, dans certains territoires, à remplacer l’État dans ses fonctions d’aménagement.
en collaboration avec Mathilde JONCHERAY

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Mme Élisabeth DORIER-APRILL, Professeur des universités en géographie, Membre du Laboratoire Population, environnement, développement (LPED, UMR 151, Aix-Marseille université, IRD)

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Mme Mathilde JONCHERAY, Professeure agrégée et maîtresse de conférences en géographie