137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

jeudi 26 avril 2012 - 09:00


I. Les moments

Sous-thème : I. C. Penser la composition urbaine depuis le XVIIIe siècle

Chapitre : I. C. Penser la composition urbaine depuis le XVIIIe siècle - 1 - salle 11

Titre : Libertés citoyennes, ville globale et fédéralisme : compositions urbaines dans la Nouvelle géographie universelle d’Élisée Reclus (1876-1894)

Présidents :
TISSIER Jean-Louis
, professeur de géographie humaine à l'université Paris I - Panthéon Sorbonne
BOURILLON Florence , professeur d’histoire contemporaine à l'UPEC (université Paris-Est - Cultures et sociétés), co-responsable du CRHEC (Centre de recherche en histoire européenne comparée), secrétaire de rédaction de la revue Histoire urbaine

Parmi les géographes de son époque, Élisée Reclus (1830-1905) est celui qui donne le plus d’importance au phénomène urbain, en l’analysant sur une pluralité d’échelles dans son ouvrage majeur. C’est d’abord la ville européenne, d’après le géographe, qui reçoit le legs de la polis grecque et de la commune médiévale en tant que foyer historique de la liberté de l’individu. La commune est le noyau des idées politiques de Reclus, anarchiste exilé après la Commune de 1871. Dans sa géographie, cette expérience est présente sur l’arrière-plan de toute analyse urbaine : c’est dans les villes qu’il localise les centres de la subversion sociale ainsi que de la production des savoirs critiques.
Quelles sont la signification et l’importance de cette démarche dans les débats politiques et culturels de l’époque ? Nous essaierons de répondre par l’analyse des textes et des archives de Reclus, en nous focalisant d’abord sur les contradictions sociales dans la ville et sur leur inscription dans sa forme. Nous aborderons ensuite, d’après les exemples de Paris et Londres, le concept reclusien de « ville globale ». Nous réfléchirons enfin à l’idée reclusienne de réseau de villes, ou « fédération de communes morales », et à son lien avec le concept naissant de fédéralisme.

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M. Federico FERRETTI, Docteur en géographie, Associé au laboratoire Géographie-cités (UMR 8504, CNRS)