137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

mardi 24 avril 2012 - 13:30


Colloque 3. Quelles formes spatiales pour le développement urbain durable ?

Sous-thème : Développement urbain durable - 3 - amphi 1

Titre : Formes urbaines, mobilité et durabilité : une question d’échelle ?

Présidents :
TISSIER Jean-Louis
, professeur de géographie humaine à l'université Paris I - Panthéon Sorbonne
VERDELLI Laura , maître de conférences en aménagement et urbanisme à l'université de Tours François-Rabelais, membre de l'UMR 6173 CITERES (Cité, territoire, environnement et société), CNRS-université de Tours

La nature des interactions entre la forme urbaine et les comportements de mobilité sont au cœur des débats sur la ville durable, au moins sur un plan environnemental et, plus rarement, social. On dispose à présent d’une masse conséquente de travaux empiriques qui traitent, d’un côté, des relations entre la forme urbaine appréhendée à une échelle locale (le quartier ou la commune) et les pratiques de mobilité des résidents (du quartier ou de la commune) (Pouyanne, 2004), et, d’un autre côté, des liens entre la forme urbaine appréciée cette fois à une échelle métropolitaine et les déplacements des habitants de cette métropole (Aguiléra et Mignot, 2010). Au plan local, ces travaux préconisent un retour à des formes plus denses, plus compactes et mixtes (au plan fonctionnel) et proposant un design plus favorable à la marche, conformément au mouvement du New Urbanism aux États-Unis (Cervero et Kockelman, 1997). Il est plus difficile de dégager des enseignements à l’échelle métropolitaine : les travaux sont moins nombreux et par ailleurs ils présentent des résultats difficilement interprétables voire contradictoires, ne permettant pas en particulier de trancher entre la forme dense ou étalée, non plus qu’entre le monocentrisme et le ou plutôt les formes de polycentrisme (Aguiléra et Mignot, 2010). Par ailleurs, la question des interactions entre les échelles spatiales (la forme urbaine locale et la forme urbaine métropolitaine) est très peu abordée (Le Néchet et Aguiléra, 2011 ; Travisi et al., 2009). Or les enjeux sont importants, non seulement pour la recherche mais également pour les acteurs publics qui en général évaluent mal et donc négligent les interrelations entre les politiques d’aménagement qui sont menées aux différentes échelles spatiales.
Cette communication propose de réfléchir à la durabilité urbaine sous l’angle des relations entre la forme urbaine aux échelles locale et métropolitaine, et la mobilité, en considérant par ailleurs l’ensemble des motifs de la mobilité alors que les travaux existants concernent en général seulement les migrations domicile-travail. La ville nouvelle de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) constitue notre terrain d’analyse : la réflexion considèrera ainsi non seulement la forme urbaine de la ville nouvelle mais également la ville nouvelle en tant qu’élément de la forme urbaine de la métropole francilienne, et montrera les liens avec les comportements de mobilité (tous motifs) des résidents de Marne-la-Vallée mais également de l’ensemble des Franciliens. Des enseignements seront tirés pour les politiques d’aménagement.

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Mme Anne AGUILERA, Chargée de recherche à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR)), Laboratoire Ville, mobilité, transport (LMVT), Marne-la-Vallée

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Mme Marion VOISIN, Ingénieur d'études à Laboratoire ville, mobilité, transport (LVMT, UMR 9404, CNRS)