137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

mardi 24 avril 2012 - 14:00


III. Les acteurs de la composition urbaine

Sous-thème : III. A. Ordonnateurs et techniciens

Chapitre : III. A. Ordonnateurs et techniciens - 3 - salle 06

Titre : Une nouvelle volonté de composition urbaine pour l'agglomération de Toulouse

Présidents :
ROVÈRE Ange
, professeur agrégé d'histoire au lycée Giocante de Casabianca de Bastia
DEBAL-MORCHE Anne , conservatrice en chef du patrimoine, responsable de l'action culturelle aux Archives départementales d'Indre-et-Loire

L’institution récente d’une communauté urbaine « Grand Toulouse » a été facilitée par les résultats des élections municipales de 2008. Elle signifie la reconnaissance de l’extension depuis un demi-siècle d’une agglomération urbaine devenue millionnaire et des embarras qu’elle a entraînés dans les rapports entre ses habitants et les services qui leur sont nécessaires ; elle exprime aussi la volonté de poursuivre l’aménagement de l’agglomération d’une façon cohérente en bâtissant un projet à long terme qui doit porter tant sur la commune centrale que sur le réseau ou le semis de communes subordonnées.
Il faut interpréter cette institution comme un succès de géographie active, alors que pendant des années l’aire urbaine a évolué au coup par coup. Une décision nationale avait fait de Toulouse une « métropole régionale ». Suivirent, depuis la capitale de la France, le déménagement de plusieurs établissements d’enseignement supérieur et d’organismes visant la recherche et le développement. Puis des marchandages européens esquissèrent à moyen terme les perspectives d’extension des industries de construction aéronautique et spatiale.
Aux échelons locaux, le façonnement de l’aire urbaine évolua au gré des circonstances, notamment celle d’un gros accident industriel, selon les opportunités foncières et les appétits des promoteurs immobiliers, et dans le cadre de compétitions intercommunales qui doivent être interprétées dans une double perspective d’inclinations politiques peu compatibles. D’une part les représentants de la ville-centre, longtemps, largement plus peuplée que l’ensemble des communes voisines, s’entendaient mal avec ceux de la plupart des quelques dizaines de communes suburbaines et périurbaines dont le poids démographique et les besoins augmentaient. D’autre part, le conseil général de la Haute-Garonne était peu porté à s’engager dans des projets à partager avec le conseil municipal de Toulouse. Dans un tel contexte, les efforts poursuivis ici ou là dans le sens de l’intercommunalité ne permettaient ni de remédier à l’émiettement disparate des banlieues ni de rompre avec la fatalité de leur expansion radio-concentrique.
Les projets réfléchis et les premiers plans adoptés dans le cadre du dispositif institutionnel et technique du « Grand Toulouse » répondent à un objectif de cohérence. Au-delà de divers soucis de confort et de sociabilité, d’imagerie et d’esthétique urbaine, ils expriment une triple volonté : gérer dans la concertation l’extension de l’aire urbanisée et la densification de sa population, remédier aux disparités relatives aux équipements et aux services à l’usage des habitants, notamment dans le domaine des transports, lesquels sont durablement compliqués par les déplacements pendulaires entre espaces résidentiels et zones d’activités, réaffirmer les fonctions de centralité de la commune de Toulouse elle-même, faciliter et illustrer l’expression de cette centralité pour que la grande ville d’aujourd’hui mérite bientôt la qualification de métropole.

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M. Pierre-Yves PÉCHOUX, Professeur agrégé de géographie, ancien expert du United Nations Development Programm) (UNDP à Chypre, ancien maître de conférences de l'université Toulouse - Jean-Jaurès, ancien directeur du Centre de recherches sur le Moyen Orient contemporain à Beyrouth

Membre des sociétés savantes :
Association de géographes français, Membre
Société de géographie de Toulouse, Président