137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

mardi 24 avril 2012 - 14:00


III. Les acteurs de la composition urbaine

Sous-thème : III. A. Ordonnateurs et techniciens

Chapitre : III. A. Ordonnateurs et techniciens - 3 - salle 06

Titre : Variations d’échelle et mutations sociales au sein d’une « recomposition urbaine ». Du secteur de « Bordeaux sud » au programme Euratlantique (1950-2015)

Présidents :
ROVÈRE Ange
, professeur agrégé d'histoire au lycée Giocante de Casabianca de Bastia
DEBAL-MORCHE Anne , conservatrice en chef du patrimoine, responsable de l'action culturelle aux Archives départementales d'Indre-et-Loire

Aujourd’hui, la ville de Bordeaux connaît des transformations spectaculaires qui portent sur de vastes chantiers structurants (nœud ferroviaire et connexion TGV au sud, nouvel ensemble urbain de La Bastide-Bordeaux rive droite, entière restructuration de Bordeaux-nord et du secteur des bassins à flot). L’étude proposée se limite au secteur sud de la ville. Elle s’appuie sur des travaux de géographie et de sociologie, sur une étude de la presse écrite et sur des entretiens réalisés récemment auprès d’acteurs engagés localement. Plusieurs séquences du renouvellement des formes et échelles de la recomposition urbaine caractérisent cette partie de Bordeaux. L’espace est délimité à l’est par la Garonne, au nord par le complexe de la gare Saint-Jean (édifié dès le milieu des années 1850) et au sud par le boulevard de ceinture qui sépare Bordeaux de Bègles depuis 1865. Au début des années 1950, à proximité immédiate de la gare Saint-Jean, le quartier Belcier, totalement circonscrit par les installations ferroviaires, rassemble une population d’origine modeste et ouvrière tandis que l’essentiel du secteur considéré est occupé en bordure du fleuve par les abattoirs et le marché aux bestiaux, des entrepôts et des chais, des ateliers et usines dont une imposante verrerie. L’édification de plusieurs « grands ensembles » d’habitat collectif bien individualisés, le long des boulevards, dès la fin des années 1950, va modifier la physionomie du secteur qui prend l’appellation de « quartier Belcier-Carle Vernet ». Un optimum de vie sociale (participation associative, fréquentation des équipements sportifs et socio-culturels) se vérifie dans les années 1980. Par la suite, tout au long des années 1990, l’activité économique locale connaît globalement un net déclin. Depuis 2010, le « Projet Euratlantique » (couvrant 160 ha), dont l’épicentre est le quartier de la gare Saint-Jean, impulse un nouvel élan. Cette variation d’échelle a déjà un impact spectaculaire, en termes de dynamique spatiale, économique et démographique. Elle ouvre des opportunités mais suscite conjointement des inquiétudes au niveau des habitants du quartier Belcier. De même, certains élus politiques des communes voisines (Bègles, Floirac…) impliquées dans la nouvelle version du projet couvrant désormais 738 ha, montrent une certaine réserve. En outre, des avis autorisés ne manquent pas de souligner « l’énormité du projet Euratlantique » : « trente années constituent une très large zone d’incertitude ». Actuellement, dans quelle mesure cette agrégation de propositions et d’attentes diverses peut-elle faire consensus ?

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M. Jean-Paul CALLÈDE, Chargé de recherche au Groupe d'étude des méthodes de l'analyse sociologique de la Sorbonne (GEMASS), CNRS

Membre des sociétés savantes :
Association internationale des sociologues de langue française, Membre
La mémoire de Bordeaux métropole, Membre