137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

lundi 23 avril 2012 - 13:30


Colloque 3. Quelles formes spatiales pour le développement urbain durable ?

Sous-thème : Développement urbain durable - 1 - amphi 1

Titre : Nouvelles énergies, nouveaux réseaux, nouvelles formes spatiales, nouveaux paysages urbains ? La « smart grid » et réseaux de déchets/hydrauliques à l’épreuve dans le quartier durable 22@ de Barcelone

Présidents :
ZEMBRI Pierre
, professeur de géographie à l'université de Cergy-Pontoise, directeur du laboratoire MRTE (Mobilités, réseaux, territoires, environnement), EA 4113, membre du bureau du Comité national de géographie
DEMAZIÈRE Christophe , professeur des universités et membre de l’équipe Ingenierie du projet d'aménagement paysage et environnement IPAPE, UMR 6173 Cités, TERritoires, Environnement, Sociétés - CITERES- CNRS- université François-Rabelais de Tours

La « smart grid » est une dénomination d'un réseau de distribution d'électricité intelligent utilisant des technologies informatiques et des infrastructures de redistribution, régulation et production d’énergie à l’échelle locale de manière à optimiser la production et la distribution pour permettre une meilleure relation entre l'offre et la demande, producteurs/consommateurs d'électricité. L'objectif est de proposer à des quartiers durables de nouveaux apports en technologies informatiques aboutissant à économiser l'énergie, sécuriser le réseau et réduire les coûts. Cette initiative durable rentre dans les demandes des municipalités voulant investir dans des réseaux conformes aux exigences de traités internationaux permettant la diminution des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique. Or, à ces nouveaux réseaux d’énergie intelligents se superposent de plus en plus à des réseaux de gestion des déchets, de communication par la fibre et de traitement des eaux de la ville. L’ensemble de cette nouvelle architecture urbaine qui pour la plupart du temps se trouve sous terre, ordonne et dessine un nouveau paysage urbain par delà l’horizon tout en façonnant de nouveaux espaces publics contemporains. C’est l’objet de notre recherche et présentation de nouveaux résultats par l’intermédiaire d’un terrain d’étude, Barcelone et de son quartier durable 22@. Quels sont les effets de ces techniques de mise en réseau sur le paysage urbain d’une cité méditerranéenne ? Notre analyse porte sur les conséquences d’un urbanisme souterrain sur la physionomie de la rue dite de plus en plus durable, sur la libération ou confiscation d’espaces publics par l’intrusion de nouveaux relais énergétiques ou de gestion des réseaux et enfin la capacité à jouer entre minéralité et végétal pour cacher, révéler ou enfouir ses réseaux. Nous avons comme source pour cette étude un corpus documentaire de langue anglo-saxonne et germanique dont notamment les travaux du groupe Siemens, une recherche in situ et des reportages photographiques des infrastructures lourdes barcelonaises pour arriver à confectionner de nouvelles formes spatiales. On couple ces recherches académiques à des interviews de techniciens et des dessins de rues et de quartiers dits intelligents faisant ressortir de nouvelles perspectives, points focaux et de rencontres démontrant la réalisation d’une nouvelle urbanité dans la construction, la gestion et l'exploitation dite efficace. Les conséquences sont nombreuses au plan urbanistique : utilité dans les gains de place sur la voirie, sur la meilleure lisibilité du paysage urbain (exemple : poubelle enterrée), rapport qualité/prix d’exploitation sur le long terme pour la confection d’un quartier durable expérimental à plus d’un titre et surtout moteur d’une nouvelle approche écologique de la ville et de ses impératifs de rendements. Pourtant, des risques de compétition entre réseaux et mauvaises planification en amont peuvent intervenir comme pour la collecte des déchets comme celle du marketing urbain par l’implantation d’éoliennes sur le toit de gratte-ciels. Un paysage urbain durable se construit pas à pas et avec réflexibilité et évaluation constante, autre preuve d’une technique durable revenant sur les critiques en cours.

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M. Patrice BALLESTER, Docteur en géographie, aménagement, urbanisme Enseignant-chercheur associé au laboratoire Géographie de l'environnement (GÉODE, UMR 5602, CNRS)

Membre de la société savante :
Société de géographie, Membre