137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

jeudi 26 avril 2012 - 13:30


I. Les moments

Sous-thème : I. C. Penser la composition urbaine depuis le XVIIIe siècle

Chapitre : Ordonner, partager et régénérer la ville - 3 - salle 11

Titre : Le Bureau de l’agrandissement de Marseille : une institution originale au service de l’aménagement urbain (1669-1698)

Présidents :
CHAPPEY Jean-Luc
, maître de conférences habilité à diriger les recherches en histoire moderne à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, EA 127, Institut d’histoire de la Révolution française
PLUMAUZILLE Clyde , doctorante et ATER en histoire moderne à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, EA 127, Institut d’histoire de la Révolution française

Au mois de juin 1666, la monarchie ordonne l’agrandissement de la ville de Marseille par la création d’un nouveau quartier, conduisant à un triplement de la superficie de la cité. Deux ans plus tard, les échevins arrachent au pouvoir royal la direction de l’opération. Afin de mettre en œuvre le plan adopté, ils créent en août 1669 une institution totalement dédiée à cette charge : le Bureau de l’Agrandissement. Composé des échevins en place et d’une demi douzaine de directeurs élus, il se réunira en moyenne toutes les deux semaines jusqu’en 1698. L’acte fondateur du Bureau reste étonnamment vague sur ses attributions. En revanche, l’étude des centaines de délibérations émises pendant ces trente années permet de dégager trois secteurs principaux d’intervention de cette institution. Véritable plateforme permettant la mise en relation des vendeurs et acheteurs potentiels de « places à bâtir », mais aussi de régulation du marché immobilier, le Bureau a en charge tout ce qui concerne la fabrique et l’aménagement de l’espace urbain (travaux publics, estimations des terrains et constructions, alignements, aménagement paysager du secteur, etc.). Enfin, le Bureau de l’Agrandissement joue un véritable rôle de contrôle et de police, en prenant soin que cette opération et ses multiples chantiers ne viennent en rien perturber l’ordre public urbain. L’étude de cet organisme spécifiquement chargé de la mise en œuvre
d’une opération d’urbanisme offre un nouvel éclairage sur les modalités et la réception de la croissance urbaine à l’époque moderne. Il est surtout révélateur des choix, des solutions, et des compromis adoptées en matière d’ordonnancement de l’espace urbain à la fin du XVIIe siècle.

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M. Julien PUGET, Doctorant contractuel du laboratoire Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée (TELEMME, UMR 7303, AMU / MMSH / CNRS)