137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

lundi 23 avril 2012 - 14:00


VI. La représentation des villes et de leurs compositions

Sous-thème : VI. La représentation des villes et de leurs compositions - 1 - salle 08

Titre : Vignettes urbaines chez Varron et chez Virgile : représentations et significations de la ville dans deux traités d’agriculture romains de la fin du Ier siècle av. J.-C.

Président : DUMA Jean, professeur émérite d'histoire moderne à l'université Paris X-Nanterre

Le Traité de Varron, très marqué par les valeurs de l’urbanitas et s’adressant à de grands propriétaires citadins, contraste avec les Géorgiques, où les rares références urbaines témoignent d’un regard se voulant inverse, de la campagne vers la ville. À un moment où s’affirme dans l’Empire un modèle d’organisation territoriale polarisé autour des centres urbains, cette posture a priori opposée des deux agronomes, quand elle suppose de fortes nuances, n’implique pas pour autant une représentation antinomique du phénomène urbain.
À l’exception de Rome, tout à la fois ville-cadre et ville-centre, les toponymes et mots pour dire la ville (urbs, oppidum…), les éléments descriptifs ou référentiels pour caractériser sa composition ou la localiser dans des réseaux physiques et techniques sont enchâssés dans des « vignettes », forme économique dont la fonction est autant illustrative que démonstrative. S’il n’échappe pas aux stéréotypes, leur contenu, structuré selon deux axes interdépendants, spatial et temporel, se révèle, au fond, éminemment plastique –qu’il s’agisse pour Virgile de dessiner une géographie de l’abondance (« la grasse Tarente »), d’évoquer l’histoire récente (« l’infortunée Mantoue ») ou, pour Varron, de bâtir une réflexion sur le rapport hiérarchique entre ville et campagne et sur la vulnérabilité de la civilisation urbaine (« Thèbes, fondée avant le déluge d’Ogygos… »).

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Mme Marie-Pierre ZANNIER, Docteur en histoire romaine, responsable de la médiathèque de l’Institut de Touraine