137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

mardi 24 avril 2012 - 14:00


VI. La représentation des villes et de leurs compositions

Sous-thème : VI. La représentation des villes et de leurs compositions - 3 - salle 08

Titre : La mémoire de Marseille

Présidents :
SOUCHON Cécile
, conservateur général du patrimoine aux Archives nationales
LEPRINCE Élisabeth

Marseille est contrainte par sa géographie. Et celle-ci est prégnante dans son histoire.  « Le Marseillais, par sa nature, se regarde comme un peuple à part. La situation géographique, les montagnes, les fleuves qui le séparent du reste de la France, son langage particulier, tout alimente cette opinion fédéraliste» (le décret du 17 nivôse an II, qui la condamne à n'être qu'une commune « Sans-Nom », est défendu ainsi par Barras et Fréron). Ce particularisme joue un rôle important dans la construction mémorielle de la cité la plus ancienne de France. Les Marseillais s'affirment ainsi Phocéens. En 1999, la cité a fêté avec éclat ses 2600 ans. Elle semble officiellement se glorifier de son ancienneté. Pourtant, paradoxalement, elle n'a que peu de respect pour son patrimoine écrit ou monumental. La mémoire de Marseille est en effet peu visible. On trouvera difficilement dans la plus ancienne cité de France des traces de lieux ou d'édifices révélant cette longue histoire. Marseille ne cultive pas les lieux de mémoire. Et pourtant, elle revendique une mémoire, qui se nourrit de quelques icônes : les amours de Gyptis et Protis, la peste de 1720 et ses héros, la Marseillaise, Notre-Dame-de-la Garde ou le Vieux-Port, l'opérette et la Canebière, l'Olympique de Marseille, voire Gaston Defferre...

--
Mme Sylvie CLAIR, Conservateur général du patrimoine, Responsable des Archives municipales de Marseille

Membre de la société savante :
Association pour la recherche scientifique sur les arts graphiques, Membre