142e congrès, Pau, 2017 - Circulations montagnardes, circulations européennes

mardi 25 avril 2017 - 09:30


I. Circulations montagnardes d'hommes et de biens

Sous-thème : I.2. L’exploitation et la transformation des ressources naturelles

Titre : Les étangs de Grandmont : aménagement et exploitation piscicoles des monts d’Ambazac (Haute-Vienne)

Présidents :
DEMOUY Patrick
, professeur émérite d'histoire du Moyen Âge à l'université de Reims Champagne-Ardenne
ZEMBRI Pierre , directeur du LVMT-ENPC (Laboratoire ville, mobilité, transport-École nationale des Ponts et chaussées), professeur des universités à l'École d'urbanisme de Paris

Avec un relief modeste, les monts d’Ambazac (Haute-Vienne) livrent des paysages vallonnés parsemés d’étangs relativement vastes. Caractérisés par un substrat granitique, ils présentent toutefois une opposition manifeste entre des versants drainés et des vallons humides dépourvus, le plus souvent, de ru ou ruisseau. Forts de ces caractéristiques géomorphologiques et géographiques, ils conservent cependant les vestiges et traces d’importants aménagements anthropiques. Initialement repérés et identifiés lors de prospections archéologiques terrestres, les étangs de la vallée de Grandmont livrent, au fil de campagnes successives de travaux subaquatiques et terrestres, de multiples éléments, révélateurs de leur importance, dans un paysage de montagne modifié. Ainsi, les neufs étangs repérés et actuellement en cours d’étude s’avèrent être des plans d’eau artificiels, retenus par d’imposantes et puissantes digues en blocs de granit, majoritairement surmontées d’une chaussée carrossable ou d’une route. Attribués aux moines de l’abbaye-mère de Grandmont (XIe siècle), ces étangs formaient un ensemble conséquent qui s’étire sur près de 2 km de long. Alimentés par les eaux nivales et pluviales, ils recevaient également les eaux des étangs établis en amont. Ainsi, en fonction de la hauteur d’eau et de la période considérée, ils permettaient aussi l’irrigation des pentes herbeuses des vallons au fond desquels ils furent aménagés. Toutefois, certains étangs, à l’image de l’étang des Sauvages, furent dotés d’un réseau de captage des eaux, repéré lors de prospections aériennes par drone.

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M. Christophe CLOQUIER, Conservateur de la bibliothèque centrale du Service de santé des armées, Chercheur associé au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (LAMOP, UMR 8589, université Paris I - Panthéon-Sorbonne / CNRS)

Membre des sociétés savantes :
Centre d'archéologie et d'histoire médiévales des établissements religieux, Membre
Rencontre des historiens du Limousin, Membre
Société de l'École des chartes, Membre