142e congrès, Pau, 2017 - Circulations montagnardes, circulations européennes

mardi 25 avril 2017 - 09:00


I. Circulations montagnardes d'hommes et de biens

Sous-thème : I.1. La conquête de la montagne : des premières occupations humaines à l'anthropisation du milieu

Titre : Mobilité territoriale pendant le Paléolithique moyen en contextes discoïdes et Levallois. L’exemple du site de l’Abric Romaní (Barcelona, Espagne) : le niveau M et le subniveau Oa

Présidents :
COSTAMAGNO Sandrine
, directrice de recherche, membre du laboratoire TRACES (Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés), UMR 5608, CNRS, université Toulouse - Jean Jaurès
DESCHAMPS Marianne , postdoctorante en préhistoire, membre du laboratoire TRACES (Travaux et recherches archéologiques, espaces et sociétés), UMR 5608, CNRS, université de Toulouse - Jean Jaurès

Le niveau M et le subniveau Oa du site de l’Abric Romaní (Barcelone, Espagne), datés entre 51,800 ± 1400 Ka BP et 54,240 ± 420 ka BP (Vaquero et al. 2013) où différents types de contextes technologiques ont été identifiés, correspondent à différents moments d’occupation de l’abri par les Néandertaliens. Les chaînes opératoires du niveau M montrent des stratégies expéditives avec une prédominance du discoïde pour la production des éclats de taille moyenne et petite avec généralement un bas degré de prédétermination. En revanche, l’assemblage lithique du subniveau Oa est associé à des stratégies hiérarchisées et des chaînes opératoires Levallois avec un grand nombre de produits prédéterminés. Les types de roches utilisées dans les deux niveaux sont très semblables, avec une utilisation prédominante du silex (80,8% niv. M et 92,2% subniv. Oa). Toutes les formations géologiques avec du silex sont localisées dans un rayon de 30 km, les plus nombreuses étant les formations évaporitiques des marges de la dépression de l’Ebre. La captation est réalisée majoritairement dans les zones présentant une abondance de silex en position primaire. Le type de silex le plus représenté dans les deux niveaux est celui de St. Martí de Tous, situé à environ 15 km au nord-ouest du site (niv. M 93,4% et subniv. Oa 84,5%). Ces résultats indiqueraient un territoire principal des activités de subsistance compris dans un rayon de 15 km, dans une direction NO-SE vers l’intérieur (bassin de l’Ebre), plutôt que vers la côte. Les résultats des analyses ne montrent pas de types de mobilité territoriale différents pour ces niveaux. Ces types de captation identiques pour des systèmes techniques différents peuvent renvoyer à la localisation du site dans une région riche en matière première de relative bonne qualité, permettant, selon les besoins, de s’approvisionner dans l’un ou l’autre des affleurements siliceux. La matière première conditionne-t-elle les systèmes techniques ou est-ce l’inverse ? La grande connaissance du territoire des communautés de Néandertaliens qui ont occupé le site nous incite à proposer l’hypothèse que les choix de matières premières sont majoritairement liés aux besoins technologiques, mais sans écarter le fait que d’autres facteurs ont aussi pu influencer ces choix et cette mobilité territoriale.
Co-auteurs :
BARGALLÓ A., Institute of Archaeology, University College London, Great Britain ;
ROMAGNOLI F., IPHES (Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social) et Àrea de Prehistòria, Universitat Rovira i Virgili, Tarragona, Espagne, Università degli Studi di Firenze, Italie ;
SOTO M., IPHES (Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social) et Àrea de Prehistòria, Universitat Rovira i Virgili, Tarragona, Espagne ;
VALLVERDÚ J., IPHES (Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social) et Àrea de Prehistòria, Universitat Rovira i Virgili, Tarragona, Espagne ;
VAQUERO, M., IPHES (Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social) et Àrea de Prehistòria, Universitat Rovira i Virgili, Tarragona, Espagne.


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M. Bruno GÓMEZ DE SOLER, Chercheur à l'Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social (IPHES) et à l'Àrea de Prehistòria, Universitat Rovira i Virgili, Tarragona, Espagne

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Mme Maria Gema CHACÓN, Enseignante chercheurseà l'Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social (IPHES), Tarragone

Membre des sociétés savantes :
Asociación de Mujeres Investigadoras y Tecnólogas, Membre
Association Émilie Campmas, Membre
Experimenta - Asociación Española de Arqueología experimental, Secrétaire
Union internationale des sciences préhistoriques et protohistoriques, Membre du conseil d'administration