126e congrès, Toulouse, 2001 - Terres et hommes du Sud

mardi 10 avril 2001 - 14:00


Colloque : pré et protohistoire: territoires, déplacements,

Sous-thème : Economie

Titre : Les territoires durant le Magdalénien de part et d’autre des Pyrénées : quelques réflexions au travers des techniques de taille et des modes d’exploitation des ressources

Présidents :
DELPECH Françoise
, directeur de recherche au CNRS, Institut de préhistoire et de géologie du Quaternaire (Bordeaux)
THEVENIN André , Comité des travaux historiques et scientifiques

L'étude du système technique lithique est classiquement utilisée pour définir des entités géographiques - territoires, régions, provinces... - à l'intérieur desquelles on reconnaît une homogénéité souvent qualifiée de "stylistique". Le flou de cette notion de style traduit souvent l'absence de hiérarchisation des caractères qui permettent de comparer les séries archéologiques. Il ne permet pas non plus d'apprécier, au sein de tous les éléments du système, ceux qui sont pertinents pour regrouper ou au contraire dissocier les ensembles industriels.
À partir de l'analyse de séries lithiques provenant des fouilles récentes réalisées dans le nord de la Péninsule ibérique, nous avons individualisé les traits techniques et économiques fédérateurs du Magdalénien inférieur et moyen cantabriques. Ces ensembles acquièrent toute leur cohésion lorsque l'on considère leurs équivalents dans le Sud-Ouest de l'Europe.
Cette approche comparée nous conduit à établir les relations techniques et économiques qui existent d'une part entre le Badegoulien et le Magdalénien inférieur (i.e. 18 000 BP - 16 000 BP) et d'autre part entre le Magdalénien inférieur et le Magdalénien moyen du Sud-Ouest français, du pourtour méditerranéen et du Portugal (i.e. 15 000 - 13 000 BP). Au-delà de la mise en évidence des moments où s'observe la plus forte homogénéité du Magdalénien inférieur et du Magdalénien moyen, l'analyse des systèmes techniques nuance l'idée de rupture entre ces diverses phases du Magdalénien. D'un point de vue géographique, cette approche permet aussi de dissocier des moments de forte cohésion technique et économique des assemblages qui suggèrent, a minima, une circulation des idées et des concepts qui régissent l'activité de taille des roches dures, sur de vastes territoires et des moments de régionalisation, dont les causes sont à apprécier à chaque fois.

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Mme Nathalie CAZALS, Chercheur associé au Laboratoire d'ethnologie préhistorique, université Paris X - Paris-Nanterre