136e congrès, Perpignan, 2011 - Faire la guerre, faire la paix

mardi 3 mai 2011 - 14:00


Atelier « Combattre à l’époque moderne » 1
Titre : Des limites imperceptibles à l’exercice de la force au XVIe siècle : théorie et pratiques de la « bonne guerre » dans les relations entre civils et militaires

Présidents :
GAINOT Bernard
, maître de conférences à l'Institut d’histoire de la Révolution française
DREVILLON Hervé , professeur à l'université Paris I - Panthéon Sorbonne, membre du Centre de recherches d'histoire moderne CRHM

Le XVIe siècle est aujourd’hui considéré comme une période de transition entre deux arts de la guerre. La guerre chevaleresque –animée par la courtoisie et régie par la coutume– y cèderait sa place à une guerre résolument moderne, pragmatique et encadrée par le droit des gens. Pourtant, durant toute la première modernité, la « bonne guerre », conforme à l’idéal chevaleresque, continue d’être présentée comme un modèle de conduite pour les combattants. En outre, en marge des théories juridiques, l’activité réglementaire du roi de France et de ces principaux chefs établit un droit destiné à régler les comportements des hommes de guerre. Ce processus qui fixe la coutume dans le droit positif s’inspire à la fois des pratiques guerrières et de l’éthique nobiliaire. Il participe à la professionnalisation de l’armée et à la constitution d’une identité militaire fondée sur l’idée de « bonne guerre ». L’étude de la production réglementaire, des traités militaires et des mémoires permet de comprendre que la guerre moderne ne fait pas table rase du passé pour établir les bases d’une régulation juridique de la violence entre civils et militaires.

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M. Benjamin DERUELLE, Professeur agrégé, Maître de conférences à l'université de Lille, Membre de l'Institut de recherche historique du Septentrion (IRHIS, UMR 8523, CNRS), Chercheur associé à l'Institut Guerre et paix de l'université Paris I - Panthéon-Sorbonne