137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

jeudi 26 avril 2012 - 13:30


I. Les moments

Sous-thème : I.D. Composition urbaine et ordre public du XVIe au XIXe siècle

Chapitre : Ordonner, partager et régénérer la ville - 3 - salle 11

Titre : Ordonner l’espace parisien au XVIIIe siècle : la mobilisation des savoirs du temps par la Lieutenance générale de police

Présidents :
CHAPPEY Jean-Luc
, maître de conférences habilité à diriger les recherches en histoire moderne à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, EA 127, Institut d’histoire de la Révolution française
PLUMAUZILLE Clyde , doctorante et ATER en histoire moderne à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, EA 127, Institut d’histoire de la Révolution française

L’espace urbain parisien, à partir des années 1660-1670, est en quelque sorte repris en main par la monarchie pour le mettre en ordre, et ainsi résoudre les problèmes liés à la croissance démographique de la capitale et, plus encore, les problèmes matériels nouveaux qui découlent de la croissance et de l’étalement de la ville. Afin de répondre au mieux à ces « maux » urbains, la monarchie crée une institution spécialisée appelée la Lieutenance générale de police (1667). Cette dernière, au siècle des Lumières, et particulièrement après 1750, recourt aux savoirs « scientifiques » du temps, et mobilise les savants sur les questions de propreté et de mise en ordre de l’espace parisien. Les lieutenants de police Sartine, Lenoir et Thiroux de Crosne utilisent ainsi les progrès des sciences, académiques et individuels, tout en organisant des systèmes de délégation des tâches policières, préfigurant de la sorte une mission de service public confiée à des particuliers qui créent de véritables entreprises. Cela concerne la propreté de la ville, la connaissance urbaine (par l’outil cartographique) et la distribution de l’eau.
Ces aspects sont connus à travers les archives académiques (Académie de Sciences et Société royale de médecine), par les archives policières (Châtelet) et par le fonds Joly de Fleury, émanant du procureur du Parlement, instance centrale de débat et de prise de décision administrative. Cet ensemble de débats, de décisions et de pratiques, tous intimement liés, ont pour but d’ordonner l’espace urbain parisien en vue de le rendre sain, commode et « beau ». C’est cette intrication entre sciences, instances administratives et pratiques d’ordonnancement de l’espace urbain que nous souhaiterions présenter et questionner.

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M. Nicolas VIDONI, Docteur en histoire moderne d'Aix-Marseille université, Enseignant dans le secondaire