141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

jeudi 14 avril 2016 - 09:30


II. L'animal, objet d'étude et sujet de loisir

Sous-thème : II.1. L'animal objet d'étude ?

Chapitre : II.1.3. L’animal en collection : enjeux, questions, pratiques d’exposition

Titre : L’éthique en conservation environnementale et l’animal

Président : PINGEOT Anne, conservateur général honoraire du patrimoine

Cette communication propose de discuter la place de l’animal dans la biologie de la conservation. Sur la base des fondements éthiques de la discipline, j’analyserai par quels mécanismes la vie animale et en particulier l’animal individuel sont rendus éthiquement invisibles. Mon hypothèse est que sur la base de ses postulats normatifs, la biologie de la conservation a introduit un glissement sémantique, plaçant la « diversité » des espèces au centre de son éthique, à la place des espèces elles-mêmes. À travers ce changement de paradigme se sont dessinées des priorités souvent incompatibles avec des attitudes morales envers les animaux. Dans la mesure où ces priorités sont dès lors uniquement justifiables sur une base scientifique et non éthique, je mettrai en évidence diverses limites à un ancrage exclusivement scientifique de la relation humaine à l’animal. Enfin, je discuterai l’absence de feed-back social majeur concernant les mesures de conservation sous la perspective de ce changement de paradigme éthique.

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Mme Zina SKANDRANI, Chercheure associée au Centre d'écologie et des sciences de la conservation (CESCO, UMR 7204, MNHN / CNRS)