141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

lundi 11 avril 2016 - 14:15


Colloque 1. Animal symbolisé - Animal exploité. Du Paléolithique à la Protohistoire

Sous-thème : C.1. L’animal ressource

Titre : Le Renne (Rangifer tarandus), pilier de l’économie des Magdaléniens de Peyrazet (Lot)

Présidents :
DUTOUR Olivier
, paléopathologiste, bioanthropologue, directeur d'études, directeur du laboratoire d'anthropologie biologique Paul Broca de l'École pratique des hautes études, membre du laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l'actuel), UMR 5199, CNRS, université de Bordeaux 1, membre de la Paleopathology Association
LAROULANDIE Véronique , chargée de recherche au CNRS, laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie), UMR 5199, université de Bordeaux

Le renne, comme les autres gibiers à disposition des chasseurs-cueilleurs paléolithiques, est potentiellement pourvoyeur de multiples ressources (peau, tendon, viande, cervelle, moelle, sang, matières dures comme le bois, l’os ou les dents). Le caractère périssable de la plupart d’entre elles a conduit les archéozoologues et les spécialistes de la technologie osseuse à développer des approches actualistes ayant pour objectif de reconstituer les différentes étapes de la chaîne opératoire d'exploitation, depuis l’acquisition de l’animal jusqu’à son traitement, qu’il soit alimentaire ou technique. Parallèlement, plusieurs chercheurs ont montré tout l’intérêt d’intégrer dans une même étude les étapes de boucherie généralement reconnues par les archéozoologues et celles mises en évidence par les spécialistes des outillages osseux (e.g. Castel et al. 1997, Fontana et al. 2009, Leduc 2010, Soulier 2013). C’est cette approche que nous avons menée pour l’étude de l’ensemble attribué au Magdalénien supérieur de Peyrazet (Lot). Dans ce niveau, le renne est le gibier prépondérant. Le profil squelettique dominé par les extrémités de pattes pourrait suggérer une introduction complémentaire de peaux - en plus des quartiers de carcasses - qui serait en lien avec certaines activités réalisées sur le site. Les traces anthropogènes, nombreuses et variées, indiquent une exploitation de viande, de moelle et de matières dures provenant du renne. La mise en évidence d’un schéma opératoire complet de production d’aiguilles en os (déchets, supports, ébauches, objets finis) ainsi que la présence d'éléments de parure, principalement d’incisives sciées, soutient l'hypothèse selon laquelle un travail lié aux phases finales du traitement des peaux a eu lieu sur le site. Ainsi, malgré un certain panel d'activités documenté par le matériel archéologique, un faisceau d’arguments permet de proposer que la zone fouillée était majoritairement dédiée à des activités de confection d’objets décorés en peaux.
Co-auteurs :
M. Jean-Marc PETILLON
TRACES (Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés), UMR 5608, CNRS, Maison de la Recherche, université Toulouse – Jean Jaurès
Mme Solange RIGAUD
New York University, UMI 3199, CIRHUS (Center for International Research in the Humanities and Social Sciences), CNRS
Mme Véronique LAROULANDIE
chargée de ercherche au CNRS, laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie), UMR 5199, université de Bordeaux 1, archéozoologue
M. Mathieu LANGLAIS
chargé de recherche CNRS au laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie), UMR 5199, CNRS, université de Bordeaux 1
Mme Delphine KUNTZ
docteur en Préhistoire, ARSCAN (Archéologie et sciences de l’Antiquité), UMR 7041, CNRS, Maison de l'archéologie et de l'ethnologie

--
Mme Sandrine COSTAMAGNO, Directrice de recherche au CNRS, directrice du laboratoire Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (TRACES, UMR 5608, université Toulouse - Jean-Jaurès / CNRS / Ministère de la Culture), équipe Sociétés et milieux des populations de chasseurs-cueilleurs-collecteurs (SMP3C), présidente scientifique du 147e congrès

Membre des sociétés savantes :
Association Émilie Campmas, Comité scientifique
Société préhistorique française, Membre