Les propositions de communication, de 500 mots maximum (titre et résumé), accompagnées d’une courte présentation (statut, situation institutionnelle, domaine de recherche) sont à envoyer obligatoirement au format PDF aux deux adresses suivantes avant le 5 avril 2026 : Virgile Reignier (virgilereignier@gmail.com) et Emilie Comes-Trinidad (ecomestrinidad@ardeche.fr)
Les articles devront ensuite être envoyés avant le 7 décembre 2026 pour une publication des actes au sein des deux revues organisatrices.
L'appel à contributionA-t-on fait le tour de l’histoire du Vivarais ? Objet de nombreuses publications, cette circonscription d’Ancien Régime, qui laisse sa place à l’Ardèche en 1790 et qui est définie généralement par sa ressemblance quasi-exacte avec le département actuel, n’a pourtant pas de date de naissance clairement établie. Remontant souvent jusqu’à l’époque romaine voire protohistorique, les synthèses historiques locales considèrent tour à tour le Vivarais comme un cadre aux frontières immuables ou comme une généalogie institutionnelle (Reignier, 2025). Parmi les principales institutions présentes à la veille de la Révolution, les États de Vivarais forment une subdivision fiscale particulière placée depuis la fin du Moyen Âge sous la tutelle des États de Languedoc. C’est pourquoi l’historiographie ardéchoise accorde une place centrale à l’étude de sa mise en place comme un des évènements déterminants pour la formation du territoire vivarois.
Publié en 1926 à Paris, l’Essai sur les États de Vivarais depuis leurs origines apparaît dans ce cadre comme une référence pour les chercheurs travaillant sur l’Ardèche aux époques médiévale et moderne. Prolongeant des recherches menées dans le cadre d’une thèse soutenue à l’École nationale des chartes en 1899, l’ouvrage forme le point culminant d’une bibliographie remarquable par son abondance, la qualité de son érudition et ses apports à l’histoire locale (Roche, 1934). Alors que de nouvelles recherches consacrées aux États particuliers de Vivarais ont permis d’actualiser les connaissances sur cette institution (Suchon, 2022), le centenaire de la parution de cette synthèse longtemps indépassée fournit l’occasion de nous questionner sur les enjeux actuels de la recherche dans les sciences historiques à travers l’influence encore présente des ouvrages jugés comme fondateurs par nos prédécesseurs.
Relire aujourd’hui les écrits d’Auguste Le Sourd permet en effet d’interroger le contexte de formation et de transmission de certaines idées marquantes sur les caractères de l’histoire du Vivarais et la connaissance du patrimoine local. Né à Vals-les-Bains en 1875 et résidant longuement à Baix jusqu’à sa mort en 1934, cet auteur est également à l’origine de la découverte et de la mise à disposition de sources précieuses, parmi lesquelles de nombreuses archives notariales, le fonds ancien de la commune de Baix qu’il fait entrer aux Archives départementales (série 17 E-Dépôt), ou encore un manuscrit de la BnF contenant une version des écrits du chanoine de Banne et dont il publie une édition (Le Sourd, 1917). Il est enfin un contributeur influent de la Revue du Vivarais fondée une génération plus tôt en 1893 et son engagement passionné pour l’Ardèche est toujours une source d’inspiration pour les chercheurs et amateurs d’histoire locale.
Particulièrement inspirées par l’héritage de ses travaux, les revues Mémoire d’Ardèche et Temps Présent et Revue du Vivarais s’associent au Département de l’Ardèche et à plusieurs associations ardéchoises pour proposer, en hommage à celui qui compte parmi leurs remarquables prédécesseurs, une rencontre réunissant les acteurs actuels en prise directe avec l’histoire du département. L’objectif de ces journées est ainsi de mêler relectures de travaux classiques et présentations de recherches récentes afin de mettre en valeur les perspectives actuelles de la connaissance sur le Vivarais.