jeudi 5 mai 2022 - 14:00 - salle 303, CC

Identités et mutations des périphéries des villes de l’Antiquité à nos jours
Titre : La périphérie du Grand Paris : un destin scellé dans l’entre-deux-guerres ?

Présidents :
MENJOT Denis, Professeur émérite d'histoire médiévale à l'université Lumière-Lyon II
BOURILLON Florence , Professeur émérite d’histoire contemporaine à l'université Paris-Est-Créteil, secrétaire de rédaction de la revue Histoire urbaine

Depuis les années 1960, la géographie et l’histoire urbaines se sont affranchies de la vision centrifuge qui conditionnait l’étude de la morphogénèse de la « périphérie » des métropoles à leur centre. En France, les ouvrages de Jean Bastié constituent un point d’orgue dans ce tournant pour considérer la banlieue <i>per se</i>, en particulier son œuvre majeure sur la banlieue sud-est (<i>La croissance de la banlieue parisienne</i>, 1964). Certaines de ses hypothèses nous invitent à revisiter les tissus urbains de la périphérie parisienne au regard de deux phénomènes qui s’entrelacent : les grands actes de planification portés par la puissance publique (plans directeurs régionaux, modernisation des infrastructures, villes nouvelles, ZAC récentes), et l’urbanisme ordinaire que l’on peut qualifier de non-planifié mais de réglementé, et qui a engendré des nappes pavillonnaires et des zones ponctuelles d’activité avec un déficit évident de centralités. Ce mode d’urbanisation « diffuse », selon une taxinomie contemporaine, procède en région parisienne d’un palimpseste qui s’est appliqué sur d’anciens territoires ruraux, avec leur maillage viaire et parcellaire, ponctué de villages, de bourgs de la période préindustrielle, et des premiers lotissements opportunistes du tournant du xx^e siècle. L’exposé identifiera quelques étapes dans cette histoire de la grande banlieue caractérisée par des ambitions déclaratives, des absences et des renoncements, en insistant sur le premier plan d’aménagement de la région parisienne (PARP) élaboré entre 1928 et 1941 qui a en grande partie scellé le destin du Grand Paris.


--
Mme Corinne JAQUAND, Maître de conférences à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville (IPRAUS/ UMR AUSser 3329)