137e congrès, Tours, 2012 - Composition(s) urbaine(s)

jeudi 26 avril 2012 - 09:00


I. Les moments

Sous-thème : I.D. Composition urbaine et ordre public du XVIe au XIXe siècle

Chapitre : Ordonner, partager et régénérer la ville - 2 - salle 10

Titre : Assainir la prostitution pour régénérer l'espace parisien : expérience(s) révolutionnaire(s) vers un traitement sanitaire des « filles publiques » (1793-1799)

Présidents :
DENIS Vincent
, maître de conférences en histoire moderne à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, membre de l'EA 127, Centre de recherches en Histoire moderne
FUREIX Emmanuel , maître de conférences en histoire européenne à l’université Paris-Est – Créteil, membre du CRHEC (Centre de recherche en histoire européenne comparée), membre de l’Institut universitaire de France et secrétaire de rédaction de la Revue d’histoire du XIXe siècle

La dynamique révolutionnaire s’est appuyée sur le leitmotiv d’une régénération politique, physique et morale de la société allant jusqu’à proclamer la vertu « à l'ordre du jour ». Ce dispositif normatif et protéiforme s’est notamment incarné dans la promotion politique et le maintien policier des « bonnes mœurs ». Cette nouvelle morale publique révolutionnaire joue un rôle essentiel dans la régulation du rapport de l’individu à son corps au sein de l’espace public afin d’ordonner les comportements individuels pour régénérer la société. Aussi, la visibilité persistante des prostituées sur le territoire urbain et le scandale de leur débauche viennent troubler cette entreprise de « moralisation de la rue » garante de la cohésion politique et sociale. Par ailleurs, la montée en puissance du péril vénérien dont elles sont accusées d’être les principales propagatrices, fait d'elles un véritable risque sanitaire dont il convient d’endiguer la contamination au nom de la santé publique. Par l’étude des reconfigurations du traitement policier et sanitaire de la prostitution entreprises durant la période de la « Terreur » et du Directoire (1793-1799), il s’agira d’analyser la réglementation de l’immoralité sexuelle dans l’espace parisien et ses enjeux politiques et sociaux. Comment, dans quels lieux et selon quelles modalités s’exercent concrètement la mise en place du contrôle sanitaire des prostituées ? En quoi peut-il nous éclairer sur les nouvelles pratiques du territoire urbain instituées par la régénération révolutionnaire ? Enfin, comment ces pratiques spatiales exercées à l’encontre d’une part importante des classes populaires féminines les plus précaires peuvent-elles mettre à jour les rapports de classe et de genre qui se jouent au sein du processus de régénération ?

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Mme Clyde PLUMAUZILLE, doctorante et ATER en histoire moderne à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, EA 127, Institut d’histoire de la Révolution française

Membre de la société savante :
Mnémosyne - Association pour le développement de l'histoire des femmes et du genre, Membre