jeudi 14 avril 2016 - 09:30

IV. L'animal symbole

Sous-thème : IV.2. L’animal vivant et mort dans les religions antiques et religions du monde

Titre : L'animal de sacrifice à Briga (« Bois l'Abbé », Eu, Seine-Maritime) : les dépôts de moutons du sanctuaire

Président : SOT Michel, professeur émérite d'histoire médiévale à l'université Paris-Sorbonne

Reconnaître les vestiges d’un sacrifice sanglant est une tâche très ardue. Le rituel s’accompagne de gestes et d’une spiritualité que l’archéologie ne peut documenter. Toutefois, un certain nombre de critères et d’observations effectuées lors de la fouille permettent d’identifier des dépôts d’ossements animaux particuliers que l’on peut dès alors associer à d’hypothétiques pratiques rituelles (Lepetz, Van Andringa, 2008). La localisation de ces dépôts joue un grand rôle dans l’analyse : ainsi lorsque les structures sont découvertes à l’intérieur de l’enceinte sacrée, elles méritent une attention appuyée. Le nombre de dépôts et leur organisation constituent deux indices supplémentaires : la multiplicité des structures reflète une pratique régulière du ou des rituel(s), plutôt qu’un événement ponctuel difficilement interprétable, tandis que la disposition des restes osseux dans le dépôt peut prendre des allures de mise en scène en s’accompagnant parfois d’offrandes monétaires ou céramiques. Ces considérations nous amènent à un exemple concret : celui du « Bois l’Abbé », à Eu en Seine-Maritime, où une trentaine de dépôts ont été exhumés entre 2005 et 2014. Alors que dans l'habitat, au nord du complexe monumental, les chèvres sont bien représentées, les moutons mâles et femelles semblent être les victimes privilégiées dans le sanctuaire. Les ossements sont organisés en fagots et les dépôts sont rarement isolés. Ils sont le plus souvent regroupés par quatre, cinq, six ou plus aux abords immédiats des temples. Peut-on alors associer ces enfouissements de carcasses ovines découpées à des témoignages archéologiques de sacrifices pratiqués dans le sanctuaire ?

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Mme Alice BOURGOIS, Doctorante en archéozoologie à l'université de Picardie - Jules-Verne, Membre du laboratoire Textes, représentations, archéologie, autorité, mémoire de l'Antiquité à la Renaissance (TRAME, EA 4284)

Membre des sociétés savantes :
>  Centre de recherche archéologique de la vallée de l'Oise, Membre
>  Fédération des archéologues du Talou et des régions avoisinantes, Secrétaire