141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

jeudi 14 avril 2016 - 14:30


IV. L'animal symbole

Sous-thème : IV.2. L’animal vivant et mort dans les religions antiques et religions du monde

Titre : Le rôle de l'animal dans la religion romaine : la spécificité des rites et mythes féminins

Présidents :
CORBIER Mireille
, directeur de recherche émérite au CNRS (USR 710), directeur de L'Année épigraphique
THÉLAMON Françoise , professeur émérite d’histoire ancienne de l’université de Rouen, membre du GRHis (Groupe de recherche en histoire), EA 3831

Il y avait dans la Rome antique des différences fondamentales entre la religion masculine et féminine. Elles apparaissent aussi dans le rôle qu'y jouent les animaux. Dans les cultes masculins, l'animal est un moyen de s'assurer la bienveillance des dieux par le sacrifice sanglant pour savoir s'ils favoriseront les entreprises humaines grâce à l'haruspicine ou à l'art augural. Il sert d'intermédiaire ; c'est un rôle utilitaire. Dans les cultes féminins au contraire l'animal possède lui-même un caractère sacré. Les divinités féminines se manifestent par ce que j'appellerai des épiphanies animales ou végétales, qui interviennent à la fois dans le rite et dans le mythe. Les exemples sont rares mais concluants. Dans le mythe fondateur, Acca Larentia nourrit Romulus sous la forme d'une louve. Dans les rites on peut citer la fête de Junon aux Nones Caprotines, qui associe le bouc et le figuier ou la fête de Bona Dea en décembre, qui associe la vigne au serpent : toutes deux illustrent bien cette conception particulière du rapport de l'animal au sacré.

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Mme Nicole BOELS-JANSSEN, Professeur émérite de latin de l'université de Bourgogne

Membre de la société savante :
Société des études latines, Ancien président