jeudi 14 avril 2016 - 14:30

III. L'animal, source d'inspiration

Sous-thème : III.2. Littérature romanesque ; contes et fables ; romans policiers

Titre : Homme et animal au cœur de L’Arrache-cœur de Boris Vian : une relation privilégiée

Président : MAÎTRE Claire, directeur de recherche émérite au CNRS, membre de l'IRHT (Institut de recherche et d'histoire des textes), CNRS

Bien qu’il ne porte pas en son titre un nom d’animal, L’Arrache-cœur de Boris Vian place l’action principale autour d’une relation homme-animal particulièrement forte et complexe. Ainsi le personnage principal, le psychiatre Jacquemort, se nourrit de la substance psychique d’un chat, en vient même à gober du poisson et à miauler… De plus il rencontre au passage sur sa route des chèvres faisant de l’auto-stop, un étalon crucifié pour avoir fauté, et la poésie intervient dans l’évocation de « maliettes », oiseaux inventés qui permettent aux trumeaux de s’échapper un temps du comportement de louve de leur mère. Par conséquent la psychiatrie de Jacquemort, qui veut exercer ses talents sur les gens afin de se donner des sensations et désirs, se détermine au contact et au travers des animaux. C’est d’eux qu’il apprend le plus, lui qui est en même temps choqué par l’animalité et bestialité de ses pairs. L’animal devient alors un personnage, (Gilbert Pestureau mais aussi Michel Pastoureau…), un compagnon indispensable, ce qui est courant dans l’œuvre de Vian, dont le meilleur exemple serait sans conteste la souris grise, complice du couple formé par Colin et Chloé dans L’Écume des jours. Cependant il est essentiel d’y voir également un sujet de réflexion révélateur du comportement de l’homme.
En sorte qu’en définitive le lecteur n’a de cesse, avec l’œuvre de Vian, de se poser la question de savoir qui est l’homme et qui est la bête, et pourquoi les relations entre les deux sont si dépendantes.

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Mme Allison DURAND, Professeur certifié de lettres modernes, Doctorante en lettres à l'université Jean Monnet - Saint-Étienne