141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

lundi 11 avril 2016 - 14:30


Colloque 3. L’animal et l’homme, nouveaux statuts, nouveaux paradigmes, nouvelles contraintes

Sous-thème : 3.1. Frontières ontologiques et statut de l'animal

Titre : Aimer l'animal jusqu'à la zoophrénie

Présidents :
DALLA BERNARDINA Sergio
, professeur d'ethnologie à l'université de Bretagne occidentale, Brest
CHEVALIER Sophie , professeur en anthropologie à l'université de Picardie Jules-Verne, chercheur à « Habiter le monde », associé au LAU-IIAC-EHESS (Laboratoire d'anthropologie urbaine - Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain - École des hautes études en sciences sociales), co-directrice de la revue électronique Ethnographiques.org

Selon l’enquête (sociologie qualitative) que nous menons depuis 2008 sur les représentations occidentales contemporaines de l’animal, les résultats mettent en avant la popularité d’un sentiment collectif zoophile au sens d’une passion à l’endroit des animaux. L’œuvre du photographe moscovite Oleg Kulik est particulièrement intéressante parce qu’elle révèle la gestation d’un désir tenace et diffus, celui d’une confusion avec l’animal, de se lier à lui jusqu’à la « zoophrénie ». Kulik témoigne de ce qui taraude l’air du temps et qui s’exprime par ailleurs dans nombre de phénoménalités : publicité, mangas, films et séries télévisées ou encore les communautés électroniques otherkins (définies par le fait de sentir en soi autre chose qu’une ascendance humaine) parmi lesquelles en particulier les furries revendiquant leur fusona en lieu et place de la traditionnelle persona jungienne. L’analyse des images de cette zoophrénie montre bien un glissement sémantique pertinent qui reconfigure nos relations homme/animal.

--
Mme Mariane CELKA, Docteure en socioologie, Chargée de cours en sociologie à l'université Paul-Valéry - Montpellier III, Chercheure à l’Institut de recherches en sociologie et anthropologie – Centre de recherches sur l’imaginaire (EA 3025)