141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

lundi 11 avril 2016 - 14:15


Colloque 1. Animal symbolisé - Animal exploité. Du Paléolithique à la Protohistoire

Sous-thème : C.1. L’animal ressource

Titre : Subsistance, exploitation des mollusques marins et occupation des zones côtières durant le Middle Stone Age : focus sur l’Afrique du Nord

Présidents :
DUTOUR Olivier
, paléopathologiste, bioanthropologue, directeur d'études, directeur du laboratoire d'anthropologie biologique Paul Broca de l'École pratique des hautes études, membre du laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l'actuel), UMR 5199, CNRS, université de Bordeaux 1, membre de la Paleopathology Association
LAROULANDIE Véronique , chargée de recherche au CNRS, laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie), UMR 5199, université de Bordeaux

Les ressources marines, notamment les mollusques, ont pendant longtemps été exclues des recherches visant à caractériser les registres alimentaires des hommes du Paléolithique au contraire des périodes plus récentes. Toutefois, depuis les années 2000, l’exploitation de ces ressources à des fins alimentaires est proposée dès le Middle Stone Age en Afrique du Sud. Si jusque-là l’Afrique du Nord a été peu considérée, elle comprend cependant de nombreux sites côtiers attestant de l’intégration des ressources intertidales dans l’alimentation des hommes du Middle Stone Age, en parallèle à leur utilisation dans la sphère symbolique.
L’exemple de la région de Témara (Rabat, Maroc) au stade isotopique 5 permet d’aborder la question de l’occupation des zones côtières par les hommes de l’Atérien et de la richesse en mollusques marins de leur subsistance. Le changement de la position de la ligne de rivage dû aux fluctuations climatiques se traduit par son rapprochement des cavités lors des transgressions marines. Ainsi, à ces périodes, les grottes étaient localisées dans les zones d’arrière-plage. Cette conformation a certainement favorisé l'installation des hommes de l’Atérien en quête de produits littoraux dans ce secteur lors des hauts niveaux marins (OIS 5e, 5c, 5a). L’abondance des mollusques marins (Patellidae, Mytillidae, Trochidae, Muricidae) dans les eaux marines peu profondes ou fixés sur les rochers pourrait avoir constitué un atout majeur dans la diversification alimentaire. Même si la mobilité des hommes entre les lieux de collecte, de consommation et d'habitat pourrait compliquer l’interprétation de l'attractivité du littoral et de l’évolution du régime alimentaire, ces observations appuient l’idée d’une occupation des zones côtières par les premiers « hommes anatomiquement modernes » en lien étroit avec l’exploitation des mollusques, sur une large échelle géographique allant du Nord au Sud de l’Afrique.

Co-auteurs :
CHAKROUN Amel, université de Tunis, département de Géologie,
LEBON Matthieu, membre du HNHP , (Histoire naturelle de l’homme préhistorique), UMR 7194 CNRS, département de Préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), université Perpignan Via Domitia, Sorbonne universités,
EL HAJRAOUI Mohamed Abdeljalil, INSAP (Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine), Rabat,
NESPOULET Roland, membre du HNHP (Histoire naturelle de l’homme préhistorique), UMR 7194 CNRS, département de Préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), université Perpignan Via Domitia, Sorbonne universités

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Mme Émilie CAMPMAS, Attachée temporaire à l'enseignement et à la recherche (ATER) à l'université Toulouse - Jean-Jaurès, membre du laboratoire Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (TRACES, UMR 5608, CNRS / UT2J / Ministère de la Culture)