141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

jeudi 14 avril 2016 - 09:30


IV. L'animal symbole

Sous-thème : IV.1. Aux origines des symboles de l’Occident

Chapitre : IV.1.2. La centralité ou le rejet des formes hybrides

Titre : La providence et les animaux : Thomas d'Aquin, Maïmonide et les Arabes

Présidents :
GAUVARD Claude
, professeur émérite d'histoire du Moyen Âge à l'université Panthéon-Sorbonne
JANSEN Philippe , professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université de Nice Sophia Antipolis

La communication étudiera la filiation entre les penseurs arabes, notamment Maïmonide (Guide des Égarés III, 17, qui fait référence aux Asharites et aux Mu'tazilites), et Thomas d'Aquin (I Sent. d.39 q.2) sur le rapport de la providence au règne animal. Seront abordées les questions suivantes : les animaux ont-ils une volonté ? Une capacité de choix ? Si oui, ont-ils une vie morale susceptible de récompense et de punition ? La Providence a-t-elle cure d'eux individuellement ou s'occupe-t-elle seulement des espèces ? Le dernier d'une longue tradition philosophique éloignant, ou rapprochant la Providence du règne animal, Thomas propose de soutenir la thèse de la providence individuelle à l'égard des animaux - pour rendre compte de Matth. 10,29 : « Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Cependant, il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père »- et celle de l'instinct, analysé comme une volonté sans choix. Ce paradoxe le conduit à produire, par une audacieuse conversion des naturalia en artificialia, la première évocation d'un dieu horloger créant des animaux-machines.

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Mme Pascale BERMON, Chercheur CNRS, Membre du Laboratoire d'étude sur les monothéismes (LEM, UMR 8584, CNRS)