mardi 12 avril 2016 - 14:30

IV. L'animal symbole

Sous-thème : IV.4. L’animal-signe : héraldique, étymologie, noms signifiants

Titre : La quinte du loup. Quand la toponymie sonne faux

Présidents :
LALOU Élisabeth, professeur d'histoire médiévale à l'université de Rouen, membre du GRHis (Groupe de recherches d'histoire), EA 3831
FLAMBARD-HÉRICHER Anne-Marie , professeur émérite d'archéologie et d'histoire médiévale de l'université de Rouen, membre du CRAHAM (Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales),?UMR 6273, CNRS, université de Caen Normandie, membre et ancienne directrice du GRHIS (Groupe de recherche en histoire), EA 3831, université de Rouen

La thèse défendue ici s’attache à souligner la relativité des appellatifs faunistiques. On entend par là qu’un nombre important de toponymes faunistiques (soit par la composition, soit par la connotation) se réfèrent en réalité à des notions environnementales plus marquantes et plus permanentes que la présence occasionnelle de tel ou tel animal : la végétation ou le relief sont les sens cachés les plus courants de ces toponymes. Autrement dit, les animaux qui ont servi à former des noms de lieux ont été fréquemment le support de désignations analogiques ou métaphoriques, mais celles-ci ne renvoient finalement que très peu au monde animal. Le traitement naïf de la toponymie à force d’arguments pseudo-savants, conduit non seulement à faire beaucoup de bruit pour rien - même les loups se mettent à chanter -, mais surtout à sous-estimer les indicateurs environnementaux du couvert forestier. La toponymie du loup, en effet, constitue le révélateur d’une combinaison toxique entre les aberrations sémasiologiques et les a priori culturels des tenants de la nocivité historique du loup. Mais comme on sait, en France, ce débat risque toujours de virer à l’idéologie. La critique linguistique s’ouvre finalement sur une nécessaire révision méthodologique des études environnementales.

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M. Serge LEWUILLON, Responsable technique de l'archéologie et de la valorisation des patrimoines en Europe