141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

jeudi 14 avril 2016 - 14:30


IV. L'animal symbole

Sous-thème : IV.1. Aux origines des symboles de l’Occident

Chapitre : IV.1.2. La centralité ou le rejet des formes hybrides

Titre : La bête dans l’homme : péché originel ou origine de la moralité ?

Présidents :
LE POGAM Pierre-Yves
, conservateur en chef du patrimoine, département des sculptures, musée du Louvre
BLAISE-GROULT Marie , responsable des collections des Archives départementales de Seine-Maritime, pôle des archives historiques

L’éthologiste Frans De Waal a relancé récemment la thèse selon laquelle les éléments fondamentaux de la moralité dérivent de façons d’agir et même de sentir que l’on peut observer, à différents niveaux, chez les mammifères. C’est une idée qu’on trouve déjà dans Darwin et qui fut reprise par plusieurs auteurs, notamment Kropotkine. Elle s’oppose non seulement aux doctrines de l’origine surnaturelle de la morale, mais aussi à la thèse, elle aussi issue de l’évolutionnisme, selon laquelle l’animalité de l’homme est le fardeau héréditaire, encombrant et dangereux que l’homme doit maîtriser pour devenir moral. De Galton à Brunetière, de Taine à Zola et aux psychologues des foules, c’est une réinterprétation évolutionniste du péché originel et de l’idée ancienne de la « bête dans l’homme ». Mais les traits qu’on attribue à cette bête qui menace constamment de remonter à la surface sont décidément « humains, trop humains »…

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M. Antonello LA VERGATA, Professeur d'histoire de la philosophie à l'université de Modène, Italie