141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

mardi 12 avril 2016 - 09:30


I. De l'exploitation à la sauvegarde

Sous-thème : I.1. L'animal mis au travail, l'animal exploité

Titre : De l'impossibilité du renvoi hors les murs des tueries parisiennes à la fin de l'Ancien Régime et de ses conséquences

Présidents :
PLOUVIER Martine
, conservateur en chef honoraire du patrimoine, membre du CIHA (Comité international d'histoire de l'art)
BODINIER Bernard , professeur émérite d'histoire de l'université de Rouen, membre associé au CRHQ (Centre de recherche d'histoire quantitative)

En 1810 les tueries particulières sont renvoyées hors la ville par décret du 9 février. Napoléon ordonne ainsi la création de cinq abattoirs à l’extérieur de la cité pour raisons sanitaires. Jusqu’à la Révolution le renvoi des tueries hors la ville est un serpent de mer. La mainmise du métier par la communauté des bouchers de Paris bloque toutes les tentatives d’opérer le transfert de ces lieux infâmes. Par cette proximité, l’animal sacrifié tient une place toute particulière dans la vie des hommes et dans la ville. Les peintures de bœufs écorchés constituent de fait une originalité thématique qui prend toute son envergure de memento mori : le sang ruissèle dans les rues et les cris d’agonie se font entendre quand ce ne sont pas les bêtes « ratées » qui s’enfuient et causent des accidents. Les problèmes de salubrité publique, d’assainissement et de sécurité publique sont donc grands sous l’Ancien Régime et posent les limites administratives et centrales de la monarchie face aux communautés de métier. Les éléments recueillis lors d’un travail de thèse sur la boucherie de Paris dont certains sont restés inédits permettront de présenter cette singularité des tueries et échaudoirs dans la capitale.

--
Mme Fabienne HUARD-HARDY, Enseignante chercheure en histoire du droit à l'École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP)

Membre de la société savante :
Société française d'archéologie, Membre