141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

mercredi 13 avril 2016 - 09:30


II. L'animal, objet d'étude et sujet de loisir

Sous-thème : II.1. L'animal objet d'étude ?

Chapitre : II.1.2. Fixisme ou évolution ?

Titre : Darwin, la souffrance des animaux et le problème du mal

Président : TABOUELLE Jérôme , conservateur, responsable des collections Sciences de la vie et de la terre à la Fabrique des savoirs-musée d'Elbeuf, coordinateur régional du Patrimoine géologique de Normandie

Darwin a donné le coup de grâce à ce que Freud appela le narcissisme de l’homme. Parmi les raisons de son refus du design, ou du moins de ses doutes infranchissables sur l’ordre providentiel de la nature, il n’y avait pas seulement des raisons scientifiques, mais aussi des raisons morales : à quoi bon « l’immense quantité de souffrance» chez les animaux, « nos frères souffrants » ? Sur ces questions, il préférait « hisser le drapeau blanc ». Mais beaucoup d’auteurs essayèrent de concilier la lutte pour la vie avec la croyance au progrès biologique et moral : l’évolution avançait vers l’homme à travers les efforts des êtres vivants et leurs destructions successives ; la souffrance était le prix de l’avènement de l’esprit. Par contre, on trouve chez l’écrivain et poète darwinien Thomas Hardy l’expression la plus frappante d’une « sympathie » envers les animaux, destinés à souffrir dans un univers dépourvu de sens.

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M. Antonello LA VERGATA, Professeur d'histoire de la philosophie à l'université de Modène, Italie