141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

jeudi 14 avril 2016 - 14:30


IV. L'animal symbole

Sous-thème : IV.1. Aux origines des symboles de l’Occident

Chapitre : IV.1.2. La centralité ou le rejet des formes hybrides

Titre : L’hybridité de l’homme sauvage dans l’art de la fin du Moyen Âge : jeux et enjeux

Présidents :
LE POGAM Pierre-Yves
, conservateur en chef du patrimoine, département des sculptures, musée du Louvre
BLAISE-GROULT Marie , responsable des collections des Archives départementales de Seine-Maritime, pôle des archives historiques

L’homme sauvage, qui s’impose dans l’art occidental à partir du XIIIe siècle est un personnage éminemment hybride : il est recouvert dans les textes comme dans les images d’une pilosité surabondante dont le caractère animal est attesté dans toutes les sources écrites (littérature, encyclopédies, médecine). Évidente dans les textes, l’animalité de la toison est en revanche de moins en moins nette dans les images. L’évolution de la figure de l’homme sauvage sur le temps long (de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle) est ainsi caractérisée par une fixation des formes du motif iconographique et une humanisation du personnage qui s’accompagne d’une centralité croissante du motif dans l’image. L’hybridité et l’animalité du sauvage ne disparaissent pas pour autant, mais s’expriment par d’autres moyens que l’hirsutisme. Ainsi, et ce essentiellement pour les espaces de marge (marges du manuscrit ou représentations de l’Orient), les artistes jouent sur d’autres formes d’hybridité (attributs animaux comme les cornes, les crocs, la queue), l’association avec des animaux (identification, collaboration) et le comportement et la posture du sauvage (quatre pattes).

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M. Florent POUVREAU, Docteur en histoire médiévale, Professeur agrégé d'histoire-géographie