141e congrès, Rouen, 2016 - L'animal et l'homme

lundi 11 avril 2016 - 14:30


Colloque 3. L’animal et l’homme, nouveaux statuts, nouveaux paradigmes, nouvelles contraintes

Sous-thème : 3.5. Courses animales et paris

Titre : Types, races, lignées. Fabrication des chiens de traîneaux

Présidents :
CHEVALIER Sophie
, professeur en anthropologie à l'université de Picardie Jules-Verne, chercheur à « Habiter le monde », associé au LAU-IIAC-EHESS (Laboratoire d'anthropologie urbaine - Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain - École des hautes études en sciences sociales), co-directrice de la revue électronique Ethnographiques.org
DALLA BERNARDINA Sergio , professeur d'ethnologie à l'université de Bretagne occidentale, Brest

Encore assez peu connue et pratiquée en France (mais en nette augmentation), la pratique du traîneau à chiens (mushing) est en revanche bien implantée en Amérique du Nord, a tel point que l’Alaska, berceau de la pratique, en a fait son sport national. Consistant à atteler des chiens à un traîneau pour parcourir les étendues enneigées, le mushing fait appel à des animaux spécifiquement sélectionnés, dressés et entrainés en vue de cette pratique, qu’elle ait une visée compétitive (course) ou simplement ludique (randonnée). Les modes de sélection développés par le mushing, et l’utilisation spécifique que les mushers font des notions de races, de types et de lignées pour caractériser leurs chiens, nous éclairent sur les rapports singuliers qu’ils entretiennent avec leurs animaux. En outre la comparaison entre le Canada et la France, où l’organisation de la cynophilie en général et de la pratique du traîneau à chiens en particulier diffère sur plusieurs points, apporte des éléments supplémentaires pour comprendre la manière dont les constructions sociales et culturelles participent de la caractérisation des animaux. Issus d’un travail ethnographique, ces éléments tenteront de mettre en évidence la manière dont un univers de pratiques ludo-sportives fabrique génétiquement, socialement et symboliquement les animaux qu’il utilise.

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Mme Léa de BOISSEUIL, Doctorante en anthropologie sociale à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Membre du Laboratoire d’anthropologie sociale (LAS), Collège de France