01/09/2003 - "Travaux et recherches"


Extraits pp.417-419 : (...) La lecture est fluide, avec des passages vivifiants même, la présentation est soignée et le texte est agrementé de photographies de Gilles Saussier aux finalités interprétatives du sujet traité. L'auteur ne craint pas de passer au crible de l'examen critique les politiques conduites "sur les cendres de l'empire Scheneider" à travers l'évolution d'une des institutions parmi les plus renommées dès sa création, à savoir l'Écomusée du Creusot-Monceau-les-Mines. Pour ce faire, Octave Debary se livre à l'analyse microscopique de la scène muséale qui a été élevée dans la ville industrielle du Creusot et y suit les étapes de ce qu'il signifie une leçon "d'économie des restes", qu'il conduit en se risquant à un parallèlle audacieux avec le système de tri sélectif des déchets ménagers adopté par la Communauté urbaine Le Creusot-Montceau au cours de la dernière décennie du XXème siècle. L'analyse est fondée sur un appareil de références anthropologiques, ethnologiques, sociologiques et philosophiques des plus complets et appropriés et peut ainsi se réclamer de constituer une démarche véritablement scientifique. (...) La scène du Creusot industriel n'est pas un lieu unique, d'autres sites ont connu à la même époque le même naufrage. Il convient de s'interroger sur les leçons des politiques qui y ont été développées pour gérer les restes, de l'arasement pur et simple au travestissement marchand. la confrontation, ou l'évocation des expériences, ne serait-elle pas de nature à fournir les éléments non seulement d'une confrontation des arts pratiqués, mais plus encore de la construction de stratégies et d'outils mieux adaptés à la volonté de sauvegarde patrimoniale qui peut y être présente. (...)