Les dernières thèses publiées par le CTHS
Le Garde-Meuble sous la Révolution et l'Empire - 10/2020 Aleth TISSEAU DES ESCOTAIS Institution éminemment liée à la monarchie, reflet de son faste et de ses ambitions, le Garde-Meuble de la Couronne voit son existence prestigieuse remise en cause au moment de la Révolution. Bien qu'amoindri dans ses attributions, il résiste temporairement à l'austérité républicaine avant de disparaître en mai 1798, faute de soutien à son action artistique.
Aleth Tisseau des Escotais s’est intéressée au sort mouvementé de cette administration, de sa dépossession à sa renaissance maîtrisée avec l'Empire sous le nom de Mobilier impérial. Elle retrace son fonctionnement concret et l’évolution de ses différentes missions à des périodes charnières de son histoire au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.
Ancienne élève de l’Ecole nationale des Chartes, Aleth Tisseau des Escotais est conservateur à la Bibliothèque de l’Observatoire à Paris.
Du livre à la finance - 10/2019 Crédit et discrédit de la librairie parisienne au 19e siècle Viera REBOLLEDO-DHUIN Sous la monarchie de Juillet affaiblie par de multiples tensions, les crises politiques, économiques et commerciales suscitent un sentiment de défiance générale et une paralysie du crédit.
Particulièrement touchée au moment de son expansion, la librairie parisienne connaît une profonde mutation qui se manifeste par une série de faillites au caractère paradoxal. Cette situation donne lieu à une mobilisation importante des acteurs du livre en quête de solutions. En 1847, le Cercle de la Librairie est créé, tandis que le Sous-comptoir d’escompte de la librairie voit le jour l’année suivante. Autrement dit, l’ensemble des structures de ce secteur s’en trouve transformé.
En s’appuyant sur différents corpus de sources (dossiers de faillites et de brevets, Bottins du commerce, archives de la Banque de France…), cette étude prosopographique rend visible cet espace professionnel hiérarchisé dans ses dimensions à la fois géographiques et économiques. Elle met en évidence les liens de solidarité comme de dépendance entre gens du livre et gens de finance.
Docteur en histoire, Viera Rebolledo-Dhuin enseigne l’histoire-géographie en espagnol aux lycées Montaigne et Camille Sée de Paris.
Ce livre est issu de sa thèse, récompensée par le prix de concours de thèses du CTHS et par la mention spéciale du prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises en 2012.
Préface de Jean-Yves Mollier
Objets de cinéma - 06/2019 De Marienbad à Fantômas Joséphine JIBOKJI Les objets de cinéma, ce sont les ruines fardées par Jean-Luc Godard, la statue ineffable de L’Année dernière à Marienbad, la ville toute de verre et d’acier de Jacques Tati, le portrait animé de Pierre Étaix ou encore la Joconde duchampienne de Michel Audiard et même la DS Pop de Fantômas… L’étude qu’en livre l’auteur fait du cinéma de fiction un appareil théorique et critique qui revisite l’histoire de l’art, nous invitant à redécouvrir l’exubérance formelle et les révolutions artistiques des années 1960. Ainsi considéré, le film devient le lieu privilégié du récit des rencontres entre les arts plastiques et le cinéma.
Joséphine Jibokji est maître de conférences en études cinématographiques à l’université de Lille. Ses recherches portent sur les interactions entre l’histoire de l’art et le cinéma de fiction. Elle a publié des textes sur Alain Resnais, Jacques Tati, Jacques Demy et Yves Klein et a codirigé l’ouvrage Muséoscopies : fictions du musée au cinéma (Paris, Presses universitaires de Paris-Ouest, 2018).
Avant-propos de Joël Daire, directeur délégué du patrimoine de la Cinémathèque française.
Lumières publicitaires - 03/2019 Paris, Londres, New York Stéphanie LE GALLIC À la fin du XIXe siècle, la publicité s’empare des nouvelles technologies d’éclairage. Gagnée par la fièvre de l’électricité, New York fait émerger une forme de communication inédite suscitant l’engouement des autres métropoles. Vitrines des grandes marques et entreprises, ces illuminations emblématiques de la modernité urbaine offrent un spectacle féérique dans l’Europe de l’entre-deux-guerres jusqu’au black-out de 1939 qui marque un tournant. Désormais les lumières commerciales renaissent de façon inégale à Paris comme à Londres. Critiquées par les pouvoirs publics, elles tendent à disparaître au profit des écrans numériques plus économes en énergie.
En croisant l’histoire des techniques, de l’urbanisme et les études sociales, Stéphanie Le Gallic montre comment ces dispositifs de captation du regard ont influencé durablement notre perception du paysage nocturne.
Préface de Dietrich Neumann.
Jean-Baptiste Isabey - 11/2018 Petits portraits et grands desseins Cyril LÉCOSSE Jean-Baptiste Isabey, tout comme François Gérard ou Anne-Louis Girodet, s’est fait un nom sous la Révolution et l’Empire. Comme eux, il a suivi une formation de peintre d’histoire dans l’atelier de Jacques-Louis David et fréquenté l’école de l’Académie royale de peinture. Mais Isabey s’est différencié de ses confrères en faisant de la miniature et du dessin fini ses spécialités. Sa réussite sera fulgurante et il demeurera sa vie durant l’un des peintres attitrés de l’élite. À travers le parcours qu’il dresse de cet artiste, Cyril Lécosse nous permet de comprendre les enjeux à la fois politiques, artistiques et commerciaux de la production des portraits de petits formats au tournant du XIXe siècle.
Cyril Lécosse enseigne l’histoire de l’art moderne à l’Université de Lausanne. Ses recherches portent sur l’histoire du portrait, sur les relations entre art et pouvoir et sur la promotion des genres mineurs autour de 1800. Il a publié sur ces thèmes plusieurs articles et codirigé l’ouvrage collectif Art et libéralisme en France : la contestation par l’image (1814-1830) (Genève / Paris, Slatkine / H. Champion, 2016).
Préface de Philippe Bordes
Prix du jury de la Fondatoin Napoléon en 2019.
La Société fluide - 08/2018 Une histoire des mobilités sociales (XVIIe-XIXe siècle)
Richard FLAMEIN
Cet ouvrage propose un tableau totalement inédit des mobilités sociales bourgeoises, entre 1600 et 1824. Les mobilités sociales n’ont jamais été véritablement un objet historiographique, celles d’Ancien Régime en particulier, volontiers tenues pour inexistantes. Le présent livre entend mettre à mal les lieux communs concernant ce phénomène, en suivant l’ascension de la dynastie Le Couteulx sur sept générations.
Avec une préface de Michel Biard.
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Imago urbis - 05/2018 Les sceaux de villes au Moyen Âge Ambre VILAIN Lorsque, dans la seconde moitié du XIIe siècle, les villes d’Europe septentrionale acquièrent un statut juridique, elles se dotent d’un sceau et doivent choisir une image pour définir leur identité. Parmi les nombreuses représentations auxquelles les villes ont recours, l’architecture tient une place majeure. Le vocabulaire formel utilisé remonte parfois à l’Antiquité, mais dans certains cas les graveurs sont capables de mettre au point des portraits urbains singuliers répondant efficacement à un programme. Ce dernier met en images des concepts comme l’identité collective, les rapports d’autorité ou même la liberté communale. L’auteur entreprend ici de replacer le sceau de ville dans le contexte de sa création, qu’il soit politique, artistique ou sociologique.
La Magie en terre d'Islam au Moyen Age - 09/2017 Jean-Charles COULON L’islam apparut dans une Arabie peuplée de divinités et de djinns, auxquels les devins, poètes et guérisseurs avaient recours pour infléchir le destin des hommes. À partir du VIIIe siècle, une forme de magie savante, inspirée des héritages mésopotamiens, grecs, et indiens, suscita l’engouement des califes et des élites. Cinq siècles plus tard, une autre voie, « la science des lettres et des carrés magiques », trouva un maître en la figure du soufi maghrébin, al-B?n?, auquel fut attribué un immense corpus promis à une importante postérité.
Jean-Charles Coulon nous invite à découvrir ici un ensemble de sources indispensables à la compréhension de ce savoir fascinant au confluent de plusieurs traditions. Il montre comment les traditions magiques arabes se sont adaptées à l’évolution des savoirs promus par les hautes sphères du pouvoir tout au long du Moyen Âge.
Cartophotographies - 06/2017 De l'art conceptuel au Land Art Larisa DRYANSKY C’est au moyen de la cartographie et de la photographie que nombre d’artistes associés à l’art conceptuel et au Land Art ont interrogé le rapport que l’œuvre entretient avec le réel. Ainsi, Mel Bochner, Douglas Huebler, Dennis Oppenheim, Ed Ruscha et Robert Smithson se sont emparé de ces outils privilégiés de description et de documentation du territoire pour en déployer toutes les potentialités créatives. On découvre ici comment ces artistes, en prenant appui tant sur les images que sur les procédés photographiques et cartographiques, ont contribué à renouveler la perception du temps, du paysage et de l’espace. L’auteur nous conduit de la sorte à revisiter tout un pan de l’histoire de l’art américain contemporain.
Le frisson et le baume - 05/2017 Expériences féminines du corps au Siècle des lumières
Nahema HANAFI
À partir d’écrits personnels et de consultations épistolaires féminines,
Le frisson et le baume revisite l’histoire du corps et de la médecine au Siècle des lumières en s’intéressant aux représentations et pratiques des femmes de la haute bourgeoisie et de la noblesse française et helvétique.
Cet ouvrage est issu de la thèse de doctorat de Nahema Hanafi, récompensée par le prix de thèses d’histoire du CTHS et le prix Sigerist d’histoire de la médecine et des sciences naturelles en 2013.
Commander l'ouvrage sur le site des Presses universitaires de Rennes
La Femme nouvelle - 05/2017 Genre, éducation, Révolution (1789-1830) Caroline FAYOLLE Contrairement aux idées reçues, c 'est sous la Révolution française que les premières écoles publiques de filles voient le jour. Objet de débats, ces dernières constituent un espace de régénération visant à faire advenir un modèle de féminité républicaine. Sous l’Empire et la Restauration, s’affrontent en effet plusieurs conceptions de l’enseignement féminin prédominé par la morale. Bien que minoritaires, certaines expériences pédagogiques alimentent l’espoir d’un accès pour toutes à la citoyenneté.
En utilisant le concept de genre, Caroline Fayolle montre en quoi l’école participe à la fabrique conflictuelle des identités sexuées et politiques. Au cœur des pratiques étudiées, la division sexuelle du travail se révèle fondamentale pour interroger la mise à l’écart durable des femmes de la Cité.
Présentation biographique :
Caroline Fayolle est agrégée d’histoire, maître de conférences à l’université de Montpellier. Ce livre est issu de sa thèse de doctorat, récompensée par le prix de thèses du Comité des travaux historiques et scientifiques.
Préface de Michèle Riot-Sarcey
Postface de Bernard Gainot
Sisteron au Moyen Âge - 12/2016 Un atelier de la démocratie (XIIIe -XIVe siècles) Alexandra GALLO Aux XIIIe et XIVe siècles, Sisteron est une des villes les plus importantes du comté de Provence. Sa situation frontalière en fait une cité indispensable au souverain qui, pour s’assurer son soutien, favorise l’obtention de privilèges et ouvre la voie d’une autonomie politique. Entre le pouvoir royal et la municipalité s’établit alors une relation ambiguë où se mêlent complicité et compétition.
Cet ouvrage permet de comprendre comment les représentants de l’administration urbaine apportent aux habitants un certain degré d’émancipation, développant ainsi les concepts de citoyenneté et de culture de la communauté : une image originale de la municipalité provençale qui vient troubler l’idée généralement admise de la confiscation du pouvoir local par une élite.
L’exemple de Sisteron comme un atelier de la démocratie nous invite à une réflexion plus large sur la place du citoyen dans le gouvernement de la cité.
Alexandra Gallo est docteur en histoire médiévale. Ce livre est issu de sa thèse de doctorat, récompensée par le prix de thèses du Comité des travaux historiques et scientifiques.
Préface de Henri Bresc
Architectures du Vietnam colonial - 06/2016 Repenser le métissage
Caroline HERBELIN
En Indochine, durant près d'un siècle de présence française (1859-1954), l'architecture a redessiné le paysage urbain. Souvent interprétée comme un outil de pouvoir, elle est en réalité une production conjointe du colonisateur et du colonisé. Elle est envisagée ici non pas dans un rapport duel, mais dans une lecture qui croise analyse des techniques et dimension sociale du bâti. Par l'étude de bâtiments de nature diverse et le dépouillement d'archives inédites, l'auteur nous livre un passionnant décryptage des villes du Vietnam colonial tout en apportant un éclairage sur les pratiques architecturales d'aujourd'hui. Son interprétation d'une architecture interculturelle et hybride nous invite à reconsidérer la notion de métissage.
Cet ouvrage a reçu le prix Heggoy Book de la French Colonial Historical Society en 2017.
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Représenter l'Algérie - 12/2015 Images et conquête au XIXe siècle Nicolas SCHAUB La conquête militaire et politique de l’Algérie par la France s’accompagne d’une production artistique qui a façonné notre vision de ce territoire. Comprendre la genèse de ces représentations se fait à mesure que l’on saisit les rapports complexes entre l’autorité politique, qui impose le nouveau cadre colonial en Algérie, et les artistes enrôlés aux côtés des militaires. C’est dans ce contexte que vont naître les créations qui nourrissent la fascination occidentale pour cet Orient fantasmé. Échanges épistolaires, récits de bataille, croquis pris sur le vif ou tableaux majeurs comme ceux de Vernet ou d’Isabey, cet ouvrage nous fait découvrir des œuvres apportant un éclairage nouveau sur cette guerre brutale qui dura de 1830 à 1847.
Préface de Christine Peltre, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université de Strasbourg.
Objets portatifs au Siècle des lumières - 03/2015 Gianenrico BERNASCONI Canne-siège, canne-violon, lit-malle, cuillère-pliante, éventail à lorgnette, couvert-arme à feu, clavecin plié, boulangerie volante et vélocifère, cuisine de voyage…, autant d’objets portatifs insolites conçus au Siècle des lumières pour parer à toute éventualité, en tout lieu et en toute circonstance. Alors que l’élite européenne adopte la mode du Grand Tour et que la mobilité s’intensifie, de nouveaux désirs consuméristes apparaissent – y compris dans les classes moyennes – et se traduisent par la nécessité de porter des objets avec soi.
En posant la question de l’émergence d’une culture technique au cœur même de la banalité des objets, le présent ouvrage s’inscrit dans les recherches les plus novatrices consacrées aux pratiques culturelles du XVIIIe siècle. Il offre aux amateurs la possibilité de découvrir les savoirs et savoir-faire engagés pour la réalisation de ces curiosités et révèle les modes de consommation de l’époque.
Du poil et de la bête - 02/2015 Iconographie du corps sauvage en Occident à la fin du Moyen Âge (XIIIe -XVe siècle) Florent POUVREAU La fin du Moyen Âge voit apparaître et se développer un ensemble d’images tout à fait singulier, celles d’hommes et de femmes intégralement velus. L’excès de poil, jusque-là apanage du diable et des démons dans l’iconographie romane, devient dans l’art gothique le signe d’une vie en marge de la civilisation.
En mobilisant des sources variées, l’auteur montre la diversité symbolique des signes pileux dans les représentations médiévales. On comprend dès lors l’évolution de l’iconographie, à partir du XIVe siècle, vers une humanisation du corps et du comportement de l’homme sauvage. Ce dernier, étroitement lié à la culture courtoise, reste un personnage des marges mais devient parfois le vecteur d’une existence idéalisée, loin des tentations et des corruptions de la vie urbaine. L’auteur va jusqu’à nous montrer que, par un retournement spectaculaire porté à son comble autour de 1500, pilosité, érémitisme et sainteté sont associés : la présence d’un pelage sur les corps des saints devient un moyen de les distinguer du commun des mortels.
Remercions Florent Pouvreau de nous conter cette histoire du poil et de la bête, ou comment dans cette période charnière, entre Moyen Âge et Renaissance, le corps se trouve au cœur des questionnements sur l’altérité.
Paris, capitale de la toile à peindre - 01/2015 XVIIIe -XIXe siècle Pascal LABREUCHE Qui sont les ancêtres des Lefranc & Bourgeois et des Sennelier – enseigne familière à tout arpenteur des quais de la Seine à Paris ? C’est leur histoire qui nous est contée ici, particulièrement effervescente dans les années qui suivent la Convention et dans la première moitié du XIXe siècle. Elle mobilise chimistes, savants, fabricants, artistes et directeurs d’institutions : les noms de Chaptal, Mérimée et Nieuwerkerke côtoient ceux de David, Lefranc et Belot. L’auteur retrace le parcours de ces hommes qui, portés par leur engouement pour la peinture, ont placé toiles, colles, enduits et pigments au centre de leurs recherches. Un récit qui mêle plusieurs histoires, celle de l’industrie, de la culture et de l’art.
Préface de Jean-Pierre Babelon, membre de l’Institut, directeur général honoraire du château et du domaine national de Versailles.
Pour découvrir le site internet de l'auteur : https://www.labreuche-fournisseurs-artistes-paris.fr
Les Grands ensembles en France - 10/2014 Genèse d'une politique publique (1945-1962) Gwenaëlle LE GOULLON Cet ouvrage retrace la naissance d’une politique publique, née à la Libération, consistant à construire de grands bâtiments de logement collectif, peu à peu désignés sous le vocable de « grands ensembles ». Au moment où l’on détruit et où l’on réhabilite une partie de ces habitations, il était temps d’en écrire l’histoire. Gwenaëlle Le Goullon détricote ainsi pas à pas les légendes noires en confrontant histoire nationale et études de cas locales. L’option des grands ensembles ne s’est en effet pas imposée naturellement et brutalement dans les années 1950 : cette politique a été élaborée selon une méthode de travail empirique et raisonnée et non selon des dogmes architecturaux ou urbanistiques. Il ne s’agit nullement d’entasser des travailleurs immigrés, mais bien d’inventer, avec la généralisation du « bon logement », un des aspects nouveaux de l’État-providence dont la France a besoin pour s’extraire des années noires. Comprendre la genèse de cette politique, au-delà des caricatures, reste sans doute la meilleure façon de ne pas se tromper de diagnostic aujourd’hui.
Aux origines de l'archéologie en Grèce - 06/2014 Fauvel et sa méthode Alessia ZAMBON Peintre d’histoire formé à l’Académie royale de peinture et sculpture, Louis François Sébastien Fauvel (1753-1838) se rend en Grèce pour la première fois en 1780. Quelques années plus tard, il s’y installe. Pendant près de cinquante ans, il explore et fouille sans relâche le sol grec. Il découvre notamment ce que l’on allait bientôt appeler la sculpture archaïque et la céramique géométrique. Son interprétation des sites et des monuments antiques passe par le dessin, le moulage, le relevé architectural et l’étude topographique. L’auteur dresse le portrait de ce personnage hors du commun qui a participé à l’émergence de l’archéologie moderne en Grèce.
Préface d’Alain Schnapp
Les Commanderies hospitalières - 04/2014 Réseaux et territoires en Basse-Alsace (XIIIe -XIVe siècles)
Nicolas BUCHHEIT Au cours du XIIIe et du XIVe siècle, la Basse-Alsace comptait quatre commanderies de l’ordre de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem : Dorlisheim, Rhinau, Sélestat et Strasbourg. Leur expansion fut le résultat de la politique territoriale des princes lorrains et des évêques de Strasbourg visant, dans une conjoncture de vigoureuse expansion urbaine, à maîtriser des sites remarquables. L’auteur renouvelle ici l’étude de l’ordre des Hospitaliers, en mettant en relief la constitution d’un réseau où les préoccupations de la croisade et des intérêts de la Terre sainte passent au second plan, tandis qu’occupe le devant de la scène politique régionale et locale l’implantation voulue par l’aristocratie puis par le patriciat urbain. Dans une démonstration vigoureuse et convaincante, il s’inscrit dans un courant très novateur confrontant le caractère « universaliste » de l’ordre avec les modalités de l’implantation régionale des commanderies.
L'Atlas de Trudaine. Pouvoirs, cartes et savoirs techniques au siècle des Lumières - 04/2014 Stéphane BLOND Réalisé au XVIIIe siècle, l’atlas dit de Trudaine fait référence à plus de trois mille plans manuscrits qui figurent les routes et les ouvrages d’art dont la construction et la gestion incombaient au roi de France. Cette œuvre, issue d’une commande administrative, contient des enjeux sous-jacents et des intentions politiques : selon l’adage « gouverner c’est prévoir », la carte devient un puissant moyen de projection dans l’avenir, un outil indispensable pour gouverner.
Stéphane Blond offre une lecture de cette source exceptionnelle en s’inscrivant à la croisée de l’histoire administrative, de l’histoire des savoirs techniques, de la géographie et de la cartographie. Les nombreuses illustrations dont il propose l’étude sont un véritable plaisir pour les yeux et l’esprit. Nul besoin d’être un spécialiste pour comprendre l’importance de cet ouvrage : s’intéresser à l’atlas de Trudaine, c’est – d’une certaine manière – partir à la découverte du territoire passé pour mieux comprendre le territoire présent.
Gênes au XVIIIe siècle - 10/2013 Le décor d'un palais Anne Perrin KHELISSA Au XVIIIe siècle, au cœur d’événements qui mettent à mal la souveraineté et le prestige de Gênes, l'aristocratie parvient à maintenir sa place économique et politique. Les palais que les familles de la noblesse de l'époque meublent et donnent à voir au public en sont la preuve incontestable : le décor installé dans ces demeures répond au décorum et à une stratégie qui vise à consolider l'établissement des familles par le moyen de l’héritage.
Le palais Spinola à Pellicceria est paradigmatique de ces stratégies. Cet ouvrage éclaire les usages que l'aristocratie fait du décor, en analysant les meubles et les objets qui le composent, sous un angle à la fois social, juridique et esthétique. Il met aussi en évidence la cohérence des collections, enjeu majeur pour les familles, contraintes potentielles pour les artistes et artisans auxquels elles passent commande.
Préface de Peter Fuhring, conseiller scientifique à la Fondation Custodia.
La droite française - 06/2013 Aux origines de ses divisions (1814-1830) Olivier TORT En ce début de XXIe siècle, force est de constater que la droite française reste marquée par de profondes fractures, qui finissent par sembler constitutives de son identité. Le choc des ambitions individuelles n’est qu’une explication superficielle. Quant à la segmentation de la droite en tendances légitimiste, orléaniste et bonapartiste, devenue un lieu commun de l’analyse politique, elle a aujourd’hui trouvé ses limites. Pour comprendre les divisions qui minent la droite, cet ouvrage propose de revenir à la scène originelle de ces déchirements que constitue la Restauration, lorsque la droite exerça pour la première fois le pouvoir et le perdit bientôt après une violente implosion. L’auteur montre comment des divergences essentielles sur la façon de se penser de droite sont déjà repérables et tire de cette analyse historique des observations qui éclairent le présent.
Rome en ses jardins - 05/2013 Paysage et pouvoir au XVIe siècle Denis RIBOUILLAULT Et si le paysage n’était pas seulement un genre pictural, mais aussi une construction culturelle et sociale… Des décors peints aux jardins, des parcs de chasse aux cartes géographiques, les formes changeantes du paysage révèlent les intérêts territoriaux d’une élite aux yeux de qui posséder la terre revêtait une dimension éminemment symbolique. Rome à la Renaissance offre un terrain d’observation idéal pour comprendre la nature de ces enjeux et leurs modalités. À travers l’analyse d’un riche corpus de vues peintes dans les loges des palais – paysages de villes ou de campagnes, séries de villas ou de bourgades –, ce livre met en œuvre une « archéologie du regard » en conviant le lecteur à une promenade dans ces lieux de mémoire et de pouvoir.
Prendre nom aux Antilles - 01/2013 Individu et appartenances (XVIIe-XIXe siècle) Vincent COUSSEAU Du XVIIe siècle à 1848, la Martinique – comme la Guadeloupe et les îles de colonisation française de la Caraïbe – voit se développer sur son sol un modèle radicalement nouveau fondé sur l’exploitation esclavagiste. Sur plus de deux siècles, se façonne une société créole où hommes, femmes et enfants se distinguent par leur statut juridique et leur couleur de peau. L’ouvrage de Vincent Cousseau offre un regard original sur la population antillaise d’Ancien Régime en proposant l’analyse du prénom comme clé de lecture. Véritable miroir social, le nom (de baptême ou d’usage, le sobriquet ou le surnom) pose avec acuité la question des échanges culturels et de la transmission. C’est une histoire faite de destins individuels et collectifs, de petits messages délivrés et de contraintes subies, que nous révèlent les Pierre, Césaire, Rose, Marie Arada et Liberto…
Florence au XVe siècle - 05/2012 Un quartier et ses peintres Cécile MAISONNEUVE Florence au XVe siècle, c’est là que les premiers peintres de la Renaissance italienne, Masaccio, Masolino, Fra Angelico ou encore Filippo Lippi, vécurent et exercèrent leur métier. Le cheminement à travers la ville, sa topographie, sa structure sociale et sa production artistique, nous conduit à revisiter une page essentielle de l’histoire de l’art occidental. L’auteur mène son enquête à l’échelle du quartier de l’Oltrarno, point de rencontre entre peintres et commanditaires, laïcs et religieux, tous unis par la famille, le voisinage et la piété. Le lecteur découvre ainsi l’importance des confréries de dévotion et comprend pleinement l’incidence que l’organisation sociale avait à l’époque sur les commandes et la création des œuvres.
Prix Salimbeni pour l'histoire et la critique d'art | 2012
Le feu et le lieu - 12/2011 La baronnie de Sévérac-le-Château à la fin du Moyen Âge Juliette DUMASY Prenant pour guide une carte du pays de Sévérac-le-Château au début du XVIe siècle, cet ouvrage est conçu comme un voyage à travers les paysages et les communautés du Rouergue. Doté de riches illustrations, il offre un éclairage inédit sur la morphologie des mas (hameaux) et sur l’architecture des châteaux, églises et demeures qui fondent le réseau de peuplement. Portant le regard à l’intérieur des maisons, il nous invite au cœur des familles-feux en analysant leurs stratégies et leurs pratiques, et pose la question de leur intégration dans les réseaux de solidarité et de pouvoir.
Rares sont les travaux qui proposent une étude approfondie d’un pays d’habitat dispersé à la fin du Moyen Âge. Juliette Dumasy donne ici la possibilité de combler cette lacune en révélant la dynamique des rapports sociaux et des relations bourg/hameaux. En écho aux travaux sur l’habitat groupé, elle parvient avec succès à mettre en avant l’existence d’un modèle d’organisation économique et sociale propre aux terres de mas.
Pouvoirs du portrait sous les Habsbourg d'Espagne - 11/2011 Diane H. BODART Faire d’un homme d’une extrême laideur le portrait d’un empereur : c’est le défi que Titien releva lorsqu’il fut chargé de peindre Charles Quint. Il s’acquitta si bien de cette tâche délicate que ses œuvres devinrent le modèle pour représenter le souverain autrichien et ses successeurs à la couronne d’Espagne. Elles s’imposèrent de surcroît comme paradigme d’excellence dans la pratique et les théories artistiques.
De cet exemple fondateur du portrait du pouvoir à l’époque moderne, l’auteur nous entraîne dans un long voyage à travers l’Italie et l’Espagne, nous menant du coloris de Titien au pinceau de Velázquez. En analysant le langage figuratif des œuvres et sa réception critique, les dispositifs d’exposition et les gestes accomplis par le public, ce livre interroge les pouvoirs que l’art et la politique confèrent à ce substitut de présence qu’est le portrait.
Prix Eugène-Carrière de l'Académie française | 2012
Des drôleries gothiques au bestiaire de Pisanello - 11/2010 Le bréviaire de Marie de Savoie Anne RITZ-GUILBERT Milan 1434, un précieux bréviaire franciscain est copié et peint probablement à la demande du duc de Milan, Filippo Maria Visconti, puis de son épouse, Marie de Savoie, fille du duc Amédée VIII. Ce somptueux livre est orné d’une iconographie parfois étrange mêlant les thèmes religieux et profanes, animée par la présence de joyeux putti et d’animaux majestueux. Ces peintures ont été réalisées par un peintre installé en Lombardie, le Maître des Vitae Imperatorum, et ses collaborateurs.
Ces figures possèdent leur histoire, elles circulent, se transmettent, se copient, s’élaborent, d’un carnet de dessins bergamasque au bestiaire créé par Pisanello, en passant par des motifs connus dans le nord de la France ou à Milan… Caille et criquet, putto et oiseau aquatique, tout comme l’univers de ce que l’on appelle les drôleries, emportent l’œil en marge du texte et dans les arcanes de l’œuvre enluminée.
Les Peintres italiens en quête d'identité - 02/2010 Paris 1855-1909 Marion LAGRANGE Tout au long de la seconde moitié du XIX e siècle, alors que l'Italie fait l'objet des profondes mutations politiques et sociales consécutives à l'unification du pays, un bon nombre de peintres choisissent de s'installer à Paris. Artistes confirmés, que viennent-ils chercher dans la « nouvelle Babylone » ? Quelle visibilité parviendront-ils à acquérir ? Quels réseaux vont-ils tisser avec les marchands d'art ? Et surtout, comment leur pratique artistique va-t-elle se trouver influencée par les courants et écoles qui sont les leurs en Italie (les macchiaioli, par exemple) et ceux qui dominent à l'époque en France (orientalisme, impressionnisme…) ?
Telle est la cartographie proposée dans cet ouvrage. L'auteur restitue les parcours des peintres dans leurs aspirations, leurs contradictions, leurs déchirements mais aussi leurs réussites d'intégration, bref, dans la diversité de leurs parcours.
Un conquérant pour quatre ducs - 03/2009 Alexandre le Grand à la cour de Bourgogne Chrystèle BLONDEAU Quatre générations de ducs Valois de Bourgogne, de Philippe le Hardi à Charles le Téméraire, constituèrent puis enrichirent, de 1363 à 1477, une bibliothèque qui réservait une place croissante à Alexandre, image idéale du conquérant. Deux ouvrages en particulier forment le centre de cette étude (Faicts et conquestes d'Alexandre de Jean Wauquelin et Faits et gestes d'Alexandre de Vasque de Lucène) qui éclaire la place fondamentale que les Valois accordèrent aux arts et aux œuvres de l'esprit. Ces « princes des fleurs de lis » s'illustraient en effet autant par un rôle politique de premier plan que par l'attention qu'ils prêtaient à la production picturale la plus élaborée de l'époque.
Petits musées en vers - 09/2008 Épigramme et discours sur les collections antiques Évelyne PRIOUX Ce livre étudie des ensembles d’œuvres retrouvés dans la Maison des Épigrammes à Pompéi, la Maison dite de Properce à Assise et la Villa d’Élien près de Rome en les comparant à des cycles d’épigrammes descriptives dus à deux poètes grecs, Nossis de Locres et Posidippe de Pella, et à un poète latin, Martial.
À travers ce parcours, qui s’étend sur quatre siècles, l’auteur rend compte de l’esprit des commanditaires et de leurs stratégies de collectionnisme, en même temps que de la façon dont les poètes se font historiens de l’art en témoignant de leurs positions esthétiques ou politiques.
Le Cercle et l'Amibe - 07/2006 Le biomorphisme dans l'art des années 1930 Guitemie MALDONADO À travers l’examen d’œuvres picturales, plastiques, photographiques ou décoratives et architecturales ce livre dresse un panorama du biomorphisme et de sa diffusion. Cette tendance se révèle à travers des formes irrégulières aux contours souples et mouvantes. La notion de biomorphisme, née dans les années 1940 au États-Unis, désigne une voie qui, tout en étant contemporaine de la lecture formaliste de l'art moderne contrebalance sa rigidité sur le mode de l'oscillation entre recherche formelle et analogie créatrice, entre autonomie de l'art et référence au réel.