Henry Chibret est le neveu de Paul Chibret (1844-1911), père de la Société Française d’Ophtalmologie (1883). Jeune médecin militaire en Kabylie orientale sous le Seconde empire, ce dernier avait contracté une grave maladie des yeux et promis de se consacrer à l’ophtalmologie s’il recouvrait la vue. 30 ans, plus tard, son neveu Henry, fils de pharmacien et lui-même Pharmacien d’officine à Clermont-Ferrand, crée en 1902 un laboratoire derrière son officine pour préparer des médicaments préconisés par son oncle : quelques collyres à base d’atropine, de nitrate d’argent, d’adrénaline et de pilocarpine mais surtout des pommades ophtalmologiques. Depuis 1875, en effet son oncle défend l’utilisation des pommades à base d’un tout nouvel excipient américain : la « pétroline », bientôt désignée sous l’appellation « vaseline ». Application facile, action plus durable, moindre risque de contamination, une nette « amélioration du service rendu », dirait-on aujourd’hui. Les Laboratoires CHIBRET connaîtront d’abord un développement modeste à l’image de ses concurrents français et étrangers, car la pharmacopée ne compte que peu de médicaments actifs.. L’industrie pharmaceutique ne se développera en ophtalmologie qu’après la seconde guerre mondiale.