148e congrès, Aubervilliers, 21-24 mai, 2024 - Corps, sport et jeux

vendredi 24 mai 2024 - 09:30 - salle 414 MSH Paris Nord


Diversité des sports et spatialité
Titre : La course landaise, pratique sportive ou spectacle « has been » ?

Président : BARTHÉLÉMY Tiphaine, Professeure en anthropologie et sociologie à l'université de Picardie - Jules-Verne, membre du laboratoire Habiter le Monde (UR 4287)

Pratique tauromachique européenne à l’exemple de la très médiatique corrida espagnole mais aussi des courses camarguaises ou autres corridas portugaises, la course landaise constitue un « parent pauvre » de la recherche universitaire. Or, rien que pour le grand champ des problématiques géographiques, les axes de recherche potentiels s’avèrent multiples. Cette communication propose d’interroger l’évolution d’une pratique traditionnelle (inscrite depuis 2020 à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel), cantonnée aux départements gascons des Landes et du Gers, et de leurs confins pyrénéens. Face à une tauromachie espagnole corsetée dans un déroulement hautement codifié et figé depuis les XIX<sup>e</sup> siècle, la course landaise, pour sa part, a connu des modifications sensibles tout au long du XX<sup>e</sup> siècle, qui ont assuré sa pérennisation jusqu’à nos jours. Cet effort constant d’adaptation a porté tant sur les divers aspects « techniques » de cette pratique (le bétail travaillé, les figures à réaliser, les costumes, etc.) que sur le cadre « juridique » de la pratique. En effet, reconnue en 1973 comme fédération sportive par le ministère de la Jeunesse et des Sports, la course landaise relève donc des lois régissant le grand domaine des activités sportives et non de celui du spectacle. En 2000, on s'interrogeait sur son devenir à court terme, tant paraissait des plus fragiles son équilibre économique : des éleveurs spécialisés, des spectacles « à monter » et des sportifs… rétribués. Or, presque vingt-cinq ans plus tard et malgré le « black-out covidien » combiné aux menaces d’interdiction au titre de la lutte contre la maltraitance animale, la Course landaise semble connaître tout au contraire une situation florissante avec près de 530 manifestations pour l’année 2023 et un réel intérêt des plus jeunes pour cette pratique populaire hautement patrimoniale ! C’est donc ce « paradoxe » qu’il s’agit de questionner en ces temps post-modernes.

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M. Jean-Yves PUYO, Professeur des universités en géographie, vice-président de la commission statuant en matière disciplinaire du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), membre du laboratoire Transitions énergétiques et environnementales (TREE, UMR 6031, Université de Pau et des Pays de l'Adour)

Membre des sociétés savantes :
Comité national de géographie, Membre
Groupe d'histoire des forêts françaises, Membre
Société d'économie et de sciences sociales, Membre
Société des sciences, lettres et arts de Pau et du Béarn, Membre